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pendant la nuit, mais que l’ennemi bombardait violemment Arras qui brûlait. Aucune précision n’était parvenue sur les causes du retard de la 13e division d’infanterie et sur son front.

A 8 h. 30, je reçus mission d’aller en liaison auprès des généraux Maistre et Conneau.

Le général de Maud’huy demandait au général Maistre de lancer « dès que possible » l’attaque de la 13e division d’infanterie dans la direction d’Angres et de Liévin, de la pousser avec « une extrême énergie » et de soutenir par une fraction d’infanterie l’attaque de la cavalerie sur Notre-Dame-de-Lorette ; puis il ajouta : « Je compte sur lui. Il aura l’honneur de la décision, je l’espère. Qu’il leur tombe sur le poil ! »

A 9 h. 35 j’arrivais au poste de commandement du général Maistre installé à la halte de Mazingarbe. J’y apprenais que, dans les premières heures de la matinée, l’attaque principale de la 13e division d’infanterie était « préparée » dans la direction de Fosse-Calonne et de la crête Nord de la halte de Liévin où l’ennemi avait creusé des tranchées. A la gauche de la 13e division d’infanterie, un détachement tenait Loos et se disposait, tout en maintenant l’occupation de ce village, à agir par la cote 70 vers Lens cm liaison vers Pont-à-Vendin avec une brigade de la 4e division de cavalerie.

A 10 heures, lu colonel de Boissoudy, chef d’état-major du général Maistre, portait lui-même au général Baquet, commandant la 13e division d’infanterie, l’ordre de faire ouvrir le feu immédiatement sur Angres et Liévin, et d’attaquer.

A 11 heures 45, j’étais à Nœux-les-Mines au poste de commandement du général Conneau et je lui remettais les lettres et instructions que le général de Maud’huy m’avait confiées pour lui et pour le général de Mitry. C’est à ce moment que progressait un peu vers l’Est l’attaque des chasseurs au Sud de Carency et qu’Arras violemment bombardé était vainement attaqué par l’ennemi.

Le général Conneau m’apprit alors que l’attaque de la cavalerie sur Notre-Dame de Lorette paraissait se heurter à des difficultés, et que la première division de cavalerie chargée de l’attaque par les bois de Bouvigny n’avait pas pu déboucher des lisières Est de ces bois. En revanche, la 3e division de cavalerie chargée de l’attaque par les pentes Nord de la chapelle avait pu prendre pied dans les petits bois du château de