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tandis que, dans la Convention, les scrutins succéderont aux scrutins.

Cependant les partisans des bosses qui avaient déjà pris un premier avantage en publiant, popularisant le sobriquet kronprinz, décerné par un rival à M. Mac Adoo, en prendront un second lorsque, M. Palmer s’étant retiré, ils sauront, — par quels moyens politiques ? — persuader à ses partisans de voter pour le gouverneur Cox, afin surtout de faire échec à M. Mac Adoo. M. Wilson sera cette fois trop loin pour parer le coup. Le gouverneur de l’Ohio reste d’ailleurs le seul homme qui, M. Mac Adoo éliminé, pourra rompre le deadlock et mener la Convention à terme, sinon à bien.

La dernière manœuvre eut lieu vers le quarantième tour de scrutin et dans un moment psychologique où public et délégués avaient atteint la limite extrême de la nervosité et de la fatigue. Cette nervosité était telle qu’elle gagna le chairman de la Convention lui-même, qui, sans attendre les derniers résultats du quarante-quatrième scrutin et avant même que fût assurée la majorité de deux tiers indispensable à l’élection, proclama le gouverneur Cox élu du parti démocrate, par acclamation.


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La Convention démocrate ayant donc suivi les mêmes développements, montré à peu près les mêmes faiblesses, subi les mêmes échues que la républicaine, nous pourrons essayer d’apercevoir, en terminant, comment se présente la situation électorale- aujourd’hui et au début de la dernière phase de la campagne présidentielle ; quelles paraissent devoir être les grandes questions, les issues, qui seront débattues au cours de cette campagne ; comment s’indiquent actuellement les chances des deux candidats, des deux partis devant l’élection décisive de novembre.

Les sessions de l’une et l’autre Convention ont surtout montré que les vraies issues de la dernière phase électorale ne seront guère ou point celles qui furent désignées d’abord par M. le président Wilson et les politiciens de Washington.

Il a été souvent dit, et l’on n’a point assez cru de ce côté de l’Atlantique, que les débats du Traité au Sénat américain ont été surtout ou seulement une joute ou une chicane de politiciens entre eux, en dépit de tous les efforts de ces politiciens pour en faire une question d’intérêt national. Le pays n’y prit