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et le dispensaire tenus par les Sœurs de Saint-Joseph de l’Apparition; à El-Atroun, le dispensaire des Pères trappistes; à Bethléem les écoles des Frères, les pensionnats des Sœurs de Saint-Joseph, l’hôpital français des Filles de la Charité. Nous devrons maintenir à Jérusalem ce séminaire de Sainte-Anne, qu’y a fondé, en 1882, Mgr Lavigerie, et qui fournit à l’Egypte, à la Syrie et aux régions voisines tant de prêtres et de professeurs instruits suivant les méthodes françaises, le séminaire maronite des Lazaristes, le séminaire syrien des Bénédictins français, le collège des Frères de la Doctrine chrétienne, l’orphelinat et l’école professionnelle des Pères de Sion, les pensionnats des Sœurs de Notre-Dame de Sion et des Sœurs de Saint-Joseph, l’orphelinat melchite des Bénédictins français, le noviciat et l’orphelinat des Sœurs du Rosaire, notre admirable hospice Saint-Vincent de Paul avec ses asiles, ses dispensaires et ses ouvroirs, et l’hôpital français Saint-Louis. Nous devrons, plus encore s’il est possible, sauvegarder la prospérité de la célèbre école française d’études bibliques que les Dominicains avaient eu si grand mal à protéger, avant la guerre, contre la rivalité intrigante d’un Jésuite allemand, le Père Fonck, et dont la magnifique bibliothèque est fréquentée par tous les savants étrangers qui viennent à Jérusalem. Il y a un tel intérêt à empêcher la disparition ou la décadence de cet établissement de haute culture française que le gouvernement de la République serait bien inspiré s’il essayait d’obtenir de la Grande-Bretagne un régime d’exterritorialité pour cette grande école d’histoire et d’archéologie.

Nous n’aurons pas de moindres efforts à faire en Mésopotamie pour la défense de nos intérêts nationaux. Soit dans la région d’Orfa, soit dans celle de Mossoul, soit dans celle de Bagdad, nous avons eu jusqu’ici une situation que nous ne saurions laisser compromettre par le traité de paix. D’Orfa, une mission de Capucins français avait étendu notre influence à Karpout, Diarbékir et Mardin; de Mossoul, les Dominicains français avaient rayonné jusqu’au Kurdistan et jusqu’au lac de Van. De Bagdad, les Carmes avaient porté leur action jusqu’à Bassorah. Nous demanderons au gouvernement britannique de vouloir bien veiller à ce que ses agents, dont le zèle est parfois un peu indiscret, ne tournent pas contre nous l’autorité qu’ils vont tenir, en Mésopotamie, du mandat donné à l’Angleterre par la Conférence de la paix.

En Syrie, par bonheur, nous sommes plus rassurés. Les mesures prises par le général Gouraud, sur l’excellente initiative de M. Millerand, ont mis un aux machinations, trop longtemps tolérées, de