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les rappeler à l’ordre. Vers 15 heures, le bombardement a repris toute sa violence, principalement sur la malheureuse ville de Dixmude où toute circulation devient impossible. Un obus lourd pénètre dans une maison où le commandant Conti confère avec ses deux adjoints. La maison s’écroule en blessant mortellement le commandant Pelletier (des tirailleurs sénégalais) arrivé le jour même, et en blessant aussi le major belge. Le commandant Conti s’en tire indemne.

La bataille reste dure dans le Nord, où notre front n’est cependant pas très inquiété. Le Grand Quartier belge fait savoir que l’inondation sera déclenchée demain, si les barrages du remblai du chemin de fer sont terminés. Les troupes devront évacuer les tranchées menacées par les eaux, pour occuper des positions préparées plus en arrière. Dans mon esprit, cet ordre ne me concerne pas, d’une part, parce que je compte bien que l’inondation ne s’étendra pas au Sud du chemin-digue qui constitue mon front Nord, d’autre part, parce que je ne dispose d’aucune position plus en arrière et que le passage de Dixmude doit rester inviolé »


RONARC’H.