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LA LANGUE FRANÇAISE
ET LA GUERRE

III [1]
l’expansion du français dans le monde


i. — france la très aimée


Quel cri d’amour vers la France ! Tous les peuples ont compris qu’il s’agissait de la vie ou de la mort de cette France qu’ils aimaient pour elle-même et pour les principes qu’elle incarnait. Alors, de toutes parts, des voix se sont élevées, d’humbles voix ou des voix éloquentes, qui ont parlé pour nous et qui nous ont parlé. Elles nous ont dit l’anxiété des cœurs au début de cette lutte inégale, elles nous ont crié la confiance que la grande âme humaine mettait dans nos destinées immortelles. Je ne parle pas de ceux qui ont attendu que la victoire fût certaine pour venir à notre secours, oubliant qu’à l’heure de la première injustice, ils avaient fait semblant de ne pas comprendre, déclarant que cette affaire ne les regardait pas. Je parle de ceux qui nous ont exprimé leur amour invincible au temps du pire danger ; de ceux qui, suivant l’expression d’une modeste feuille publiée en 1919 à Lugano, pour convier les Suisses du Tessin à la célébration de notre 14 Juillet, « sont fiers aujourd’hui d’avoir été les amis de la France et non pas du succès. » Ces encouragements, ces hymnes, ces oraisons,

  1. Voyez la Revue des 1er avril et 1er juin.