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autres vont s’ouvrir à Londres, pour les garçons et pour les filles : tous dans des locaux et avec des professeurs dignes de nous. On a projeté, — souhaitons que le projet se réalise, — la création d’un lycée français à Bruxelles, où le collège allemand ne rouvrira plus ses portes. Les fils des Français établis à Mayence poursuivent leurs études dans un lycée français. Un Athénée français donne à Tokio l’enseignement de notre langue ; une mission lyonnaise, qui revient du Japon, et qui s’est rendu compte de l’immensité de la tâche à accomplir dans ce pays, propose de fonder une Maison française à côté de l’Athénée. Tandis que le collège de Lisbonne s’agrandit, l’école française de Saint-Bovid, créée par l’archevêque d’Upsal, prospère. Grâce au très grand amour qu’on veut bien nous porter là-bas, nous allons transformer notre lycée de Rio de Janeiro pour le perfectionner et l’agrandir ; peut-être pourrons-nous en fonder un à Saint-Paul et un autre à Porto Alegre. On songe à des sessions du baccalauréat pour Constantinople aussi bien que pour le Brésil.

Partout on nous appelle comme des hôtes désirés. Ce sont des créations de la guerre, que la chaire de langue et littérature françaises à Dublin, que la chaire « du maréchal Foch » à Oxford. Un professeur français fait ses cours à l’Université de Prague, avec plusieurs assistants ; et la Tchéco-Slovaquie a voulu, en même temps qu’eux, des lecteurs pour ses lycées, des professeurs privés pour ses familles. Une manière de faculté de droit française fonctionne à Téhéran ; nous sommes en pourparlers avec le gouvernement perse pour l’envoi de plusieurs autres professeurs, dont un de philosophie et un autre de français. Au Caire, l’École anglaise de droit, — pour ne point parler de notre École française, — est obligée de solliciter les services d’un professeur français. On connaît le grand rôle des Universités aux États-Unis. Dans ce pays d’intense activité industrielle et commerciale, où tant d’éléments divers sont encore juxtaposés plutôt que fondus, elles ne représentent pas seulement la haute culture scientifique, mais encore l’unité intellectuelle et morale en formation. Elles sont comme des personnes vivantes, spécialement chargées d’instituer une tradition ; chacune a sa physionomie propre, toutes concourent à l’élaboration de la conscience nationale. Et toutes veulent avoir, l’une après l’autre, des chaires de civilisation française. On avait commencé, plusieurs années avant la guerre, par de rapides passages qui