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en garde. On sait que, le 15 octobre, Hindenburg, sur un ultimatum des États-Unis, donna un ordre interdisant toutes les destructions sans utilité militaire. Outre la crainte de mécontenter leur arbitre, les Allemands, à ce moment, auraient dû avoir le sentiment de la note à payer, qui grossissait démesurément. Mais un commerçant résolu à faire faillite ne recule plus devant l’énormité des dettes nouvelles, et l’intérêt économique de ruiner plus complètement encore notre pauvre


PLAN DE DESTRUCTION SYSTÉMATIQUE D’UNE MINE FRANÇAISE PAR LES ALLEMANDS (SPRENGSTELLEN : POINTS D’EXPLOSION)


industrie minière primait toute autre considération. Cet ordre Hindenburg, donné pour le public, resta donc lettre close, et c’est treize jours après, le 28 octobre, qu’un bataillon de pionniers arriva sur la concession de Crespin, restée jusqu’alors intacte, pour y détruire totalement, comme ailleurs, les machines d’extraction, chevalements, chaudières, turbines, fours à coke. Cela parut si grave même à l’agent d’exécution allemand, le capitaine Edelman, qu’il réclama et obtint de Ludendorff l’ordre écrit de poursuivre les destructions.

Nous sommes arrivés au terme de cette triste histoire. En ce qui concerne les dégâts à réparer, la conclusion est la suivante. Les dommages résultant de la guerre elle-même se bornent à la superficie sur la zone profondément dévastée du front (Lens,