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Dans l’après-midi, Oude-Cappelle est bombardé. J’y reçois cependant la visite du colonel Seely, du duc de Marlborough, et du général Bidon qui nous annonce que le général Foch a prescrit la relève de la brigade de marins dans peu de jours.

Dans la soirée, j’envoie vérifier l’étanchéité du chemin-digue d’Ootskerke à la borne 16 de l’Yser. L’inondation a beaucoup augmenté au Nord de ce chemin, et j’ai le souci de ne pas la laisser pénétrer dans mon secteur qu’on ne peut songer à évacuer, même partiellement.

Le relevé des pertes de la veille accuse 22 officiers tués, blessés ou disparus pour les marins, mais je ne suis pas encore fixé sur les pertes de la troupe. Le capitaine de frégate Mauros prend le commandement du 2e régiment en remplacement du capitaine de vaisseau Varney, blessé et évacué. Le lieutenant de vaisseau Lefebvre prend le commandement du bataillon Rabot.

Au début de la nuit, une vive fusillade éclate à l’Yser Nord, provoquée par tes mouvements des Allemands que notre artillerie chasse de leurs tranchées d’en face.


12 novembre.

Pendant toute la journée, les Allemands bombardent activement tout le secteur, et démolissent partiellement nos tranchées de l’Yser Sud, mais il ne se produit aucune action d’infanterie. De notre côté, nous bombardons sans relâche Dixmude et ses abords. Les bataillons 3/1 et 3/2 sont reconstitués à trois compagnies seulement, et maintenus en réserve à l’arrière.

Je suggère au Grand-Quartier belge qu’il serait utile de crever l’éclusette qui se trouve sur la rive droite, au Nord de Dixmude, afin d’essayer d’inonder le Baerst-Bloot. Puis, je lui demande de faire boucher trois saignées qui ont été faites par ses ordres dans le chemin-digue d’Ootskerke. Je ne puis admettre, en effet, que l’inondation pénètre au Sud de cette digue, car il en résulterait pour le moins, une grande gêne pour notre occupation de l’Yser Nord qui doit être maintenue. Le Grand-Quartier donne les ordres nécessaires pour les deux opérations.


13 et 14 novembre.

Duel des deux artilleries pendant toute la journée. La nôtre détruit, ou rend intenables, les maisons en ruines au voisinage du Pont-route, dans lesquelles les Allemands s’obstinent à placer