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POUR LE CENTENAIRE DE FROMENTIN

LE
PÉLERINAGE DE « DOMINIQUE »

C’est dans un quartier bien cher à Fromentin, puisque c’est entre le Collège où il fit ses études et le Musée où sont exposés ses ouvrages, que s’élève à La Rochelle, à proximité de la vieille rue du Minage, ce temple désaffecté de l’Oratoire où Ferdinand Brunetière vint — il y a dix-sept ans, déjà ! — au nom de la Revue, évoquer le souvenir de l’écrivain qui publia ici même les principales de ses œuvres : Une année dans le Sahel, les Maîtres d’autrefois et ce Dominique auquel il ne travailla pas moins de deux années, qu’il remania tant de fois et qui demeure, après plus d’un demi-siècle, le miroir le plus fidèle et le plus touchant de sa jeunesse. Ce bâtiment de l’Oratoire, à la façade vénérable, aux pierres usées, fendillées, rongées çà et là par l’herbe, nous tenions à le voir d’abord ; c’est là en effet, sous ces voûtes spacieuses, que parla Ferdinand Brunetière ; c’est là qu’il rendit hommage à la mémoire du voyageur, du peintre, du descriptif auquel nous devons tant de pages vivantes et nuancées, sur « ces paysages et cette atmosphère du pays d’Aunis, » d’un charme rustique et d’une tranquille grandeur qui, chez Fromentin, servent de fond plus encore aux livres qu’aux tableaux.