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imprimé à la Haye ; Description de la Corse, par Bellin.

Relisant un de ses discours à la Consulta, il s’enflamma pour le Pozzo de sa jeunesse et s’écria : « N’est-ce pas, mon cher ami, c’est digne de Caton ! »


1er août.

[Ils impriment qu’il n’appartient pas aux Capets-Bourbons, mais qu’il est Valois][1].

Grossière ignorance. François II, Charles IX et Henri III moururent enfants. Charles IX eut de Marie Touchet des bâtards légitimés. Le premier fut Charles, comte d’Auvergne, Duc d’Angoulême, ennemi d’Henri IV ; le dernier fut Antoine-Charles, mort en 1701.

Et pour faire sa cour au peuple, le Duc d’Orléans est présenté comme Valois. On va achever de le discréditer par cette ignoble tricherie ; il descend des Capets par Philippe de Valois.

Si Louis XIV était Bourbon, le Duc d’Orléans l’est aussi, puisqu’il descend du frère de Louis XIV.

— Voici le peuple souverain. — Il sait les moyens de détrôner un Roi. C’est un mécanisme très simple. Les chefs d’atelier ferment ; les ouvriers se répandent dans les rues et brisent les réverbères. On les poursuit, ils font des barricades avec les pavés, montent dans les maisons et tirent sur les troupes. Elles sortent et le Roi est détrôné. — Tout est dit.

Il me paraît impossible à présent que le nouveau Roi, tel qu’on le fera, tienne contre une gloire de général, pour laquelle se passionnera le peuple.

Aujourd’hui, La Fayette sortait de chez le Duc d’Orléans ; on criait : vive La Fayette ! jamais : vive d’Orléans !

Les portiers et laquais, sur la porte du Palais, paraissaient jaloux.

On a fait table rase et les fondateurs pâlissent. — Il ne peut exister de force à présent qu’une force militaire ; les forces d’habitudes et d’illusions sont brisées ; de deux choses l’une, ou force militaire ou désordre ; nous verrons.

Je lis : Quand on a offert le trône au Duc d’Orléans, le

  1. Ces deux lignes entre crochets ont paru dans le Journal d’un Poète, page 49 de la première édition, précédées de ces mots : « Le Duc d’Orléans est froidement accueilli par le peuple. Ses partisans ont pensé que son nom de Bourbon lui faisait tort. Ils impriment, etc. » Tout ce qui suit est inédit.