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jugement[1], des ambitieux orléanistes qui veulent conserver leurs places et des ambitieux républicains qui veulent en acquérir ; à travers tous, quelques niais payés ou enivrés.

Le mépris m’étouffera quelque jour.


Lundi 20 décembre.

Assemblée chez le maire. — Il nous révèle le complot qui avait pour but de renverser le Gouvernement et pour prétexte le procès des ministres. — J’ai remarqué, lorsqu’il a demandé à chaque capitaine les dispositions de sa compagnie, que chacun répondait d’après l’influence qu’il croyait avoir plus que d’après ses observations sur l’esprit actuel de ses hommes. — La vanité de chacun et sa confiance en soi l’emportent sur le désir du vrai.

Tout ce jour, tout ce soir, sous les armes.


Mardi 21 décembre.

Tout le jour à la Chambre des Députés, sous les armes. — Ma Lydia ne peut se décider à partir seule pour la campagne.


Mercredi 22 décembre.

Je pars pour les rues. — Si, par hasard, j’y restais, je désire que MM. Brizeux, Antony Deschamps et Emile Deschamps, sous les yeux de ma chère Lydia, examinent avec soin mes portefeuilles et impriment ce qui est digne de mémoire à leur avis et seulement cela : la Maréchale d’Ancre tout entière, telle qu’elle est, et dédiée à Mme Dorval ; — les fragments de romans qui sont en portefeuille ; — le Marchand de Venise, — et, sous le titre de Fragments, les observations détachées qu’ils trouveront éparses dans mes livres de notes et les vers de mon album fermé.

— Aujourd’hui sera la crise du Gouvernement. — J’ai écrit à Londres.


Jeudi 23 décembre.

Ma Lydia est partie pour Bellefontaine. — J’ai passé toute la nuit sous les armes avec le bataillon. — Bivouac pittoresque !

  1. Des ministres de Charles X.