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REVUE MUSICALE


THEATRE DE L’OPERA-COMIQUE : Le Roi Candaule, comédie lyrique en cinq actes ; paroles de M. Maurice Donnay, musique de M. Alfred Bruneau.


Je ne sais plus très bien dans quelles conditions le roi Candaule, celui de la fable grecque, procura jadis à son ami le général Gygès, le plaisir de contempler sa femme vraiment nue. A l’Opéra-Comique, la chose a lieu pendant que la reine se baigne. La scène, ou le tableau du bain formant, si j’ose dire, le clou de la pièce, il est permis d’y rattacher une étude et comme une courte revue des bains dans la musique, ou de la musique balnéaire.

Le plus ancien exemple devrait être tiré du Déluge de M. Camille Saint-Saëns. On connaît depuis longtemps la grandeur et la puissance de cet épisode symphonique. Après, — toujours dans l’ordre historique, — viendrait l’oratorio de Hændel, Israël en Égypte, avec l’engloutissement des Égyptiens dans les flots, refermés sur eux, de la Mer Rouge. Vous vous rappelez l’admirable chœur et l’effet de ces mots sans cesse répétés : « le cheval et le cavalier. » Ajoutons que Hændel est l’auteur encore de certaines « musiques sur l’eau, » mais non pas, celles-là, dans ou sous l’eau.

J’aimerais parler aux lecteurs de la Revue, — et j’espère le faire prochainement, — de certain opéra moitié comique et moitié bouffe, du XVIIIe siècle. L’ouvrage a pour titre Le voyage à Chaud fontaine et pour auteur un prédécesseur et concitoyen de Grétry, Jean-Noë Hamal. La principale scène de cette comédie, (tout le second acte), se passe dans une petite ville d’eaux voisine de Liège et, plus exactement, dans les eaux, aménagées en cabinets et baignoires, de la dite station thermale. En fait de musique, et de mise en scène, il y