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été retrouvé, groupées, de petites fosses, les unes circulaires, la plupart rectangulaires, taillées plus ou moins profondément dans le roc, à la façon d’une cave. Les dimensions ne sont pas toujours les mêmes ; la longueur des côtés varie entre deux et quatre mètres, la profondeur peut atteindre deux mètres. Pour y descendre, on avait aménagé, le long d’une des parois, des escaliers de quelques marches, taillés eux aussi dans le roc. Assez souvent le tracé de ces chambres souterraines a été régularisé par des murs en petites pierres qui corrigent les défauts du rocher ; parfois aussi le fond est recouvert d’une sorte de pavement et d’une couche de terre battue. Au centre de l’excavation, de larges taches rougeâtres, très visibles encore aujourd’hui, indiquent la présence d’anciens foyers ; si elles font défaut à cette place, on en constate de semblables, sur le sol supérieur, aux alentours.

Toutes ces particularités ont été notées ailleurs, dans l’Italie du Nord, par exemple, dans le Latium, en Etrurie. Ces fosses souterraines avec traces de foyer central ont reçu, dans le langage archéologique, le nom de « fonds de cabanes ; » on y voit la partie inférieure de huttes, dont les plus anciennes remontent jusqu’à l’époque néolithique, mais dont la tradition s’est continuée longtemps après. Les cavités constatées à Alise sont de même nature. Leur peu de profondeur ne permet pas qu’on les regarde comme ayant constitué l’habitation tout entière ; elles n’en formaient que la base. Au-dessus, appuyée sur le sol environnant et recouvrant peut-être un espace un peu plus vaste, à la façon d’une tente, s’élevait la hutte, faite de roseaux et de branchages noyés dans un mortier d’argile ; les fouilles ont rendu un grand nombre de débris de ces revêtements. La toiture était percée de lucarnes, par où arrivait la lumière et l’air extérieur, par où s’échappait la fumée du foyer.

A côté de ces fonds de cabanes, dans leur voisinage immédiat, on remarque parfois d’autres excavations, moins larges, moins profondes, de forme cylindrique ou en tronc de cône, sans traces de foyer, sans escaliers ; c’étaient, a-t-on dit, des annexes des habitations, des magasins à provision ou des fosses où pouvaient être déposés provisoirement les déchets de la vie quotidienne.

Enfin, dans le sol du plateau, s’ouvrent de très nombreux puits, dont quelques-uns, pour le moins, datent de l’époque