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L’ORGANISATION DE LA SYRIE
SOUS LE MANDAT FRANÇAIS

La conclusion de l’accord du 20 octobre qui rétablit nos relations avec la Turquie sur le pied d’une entente et d’une confiance mutuelles, ainsi que l’approbation par le Gouvernement des propositions du général Gouraud au sujet du statut organique dont seront dotés les pays placés sous notre mandat, marquent comme un tournant de l’histoire de notre intervention en Orient à la suite de la guerre européenne. Il peut donc paraître opportun de jeter un coup d’œil en arrière pour mesurer le chemin déjà parcouru et se demander, à la lumière de l’expérience des trois dernières années, quelles perspectives s’offrent à nous pour l’exercice de la mission de tutelle dont nous avons assumé la charge vis-à-vis des populations syriennes et libanaises.

L’organisation que le Gouvernement vient de sanctionner a commencé à se dessiner il y a déjà plus d’un an, parce qu’elle découlait de la réalité syrienne elle-même, telle qu’elle s’imposait au Haut-Commissaire, au moment où la chute de l’émir Fayçal lui a permis de traiter le statut de la Syrie dans son ensemble. C’est seulement, en effet, par suite d’une malveillance qui ne prenait pas la peine de s’informer, que l’on a pu croire que le Haut-Commissariat en Syrie a vécu au jour le jour, sans avoir un plan directeur, pendant les deux années qui se sont écoulées depuis le débarquement du général Gouraud à Beyrouth. Il est vraiment trop facile de mettre en contraste fâcheux l’imprécision qu’on lui reproche avec la sûreté des méthodes suivies en Tunisie et au Maroc où elles ont pu se