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générale, en invoquant l’intérêt du théâtre qui devait primer les intérêts particuliers, le Comité put, sans trop de heurts ni conflits trop aigus, établir pour certaines pièces des distributions nouvelles. On obtint même des plus importants sociétaires qu’ils consentissent à jouer des rôles de second plan, et on composa ainsi des distributions confiées tout entières à des sociétaires.


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En même temps que la représentation des œuvres de Molière, on a estimé qu’on pouvait, à propos du troisième centenaire, organiser des manifestations d’un autre ordre, susceptibles d’intéresser le public et j’ai songé tout d’abord à une exposition moliéresque. Après plusieurs années de démarches, et aidés par la volonté obstinée de M. Paul Léon, nous avons fini par obtenir de vastes salles, qui sont dans l’immeuble même de la Comédie-Française, et que le départ des services de la Cour des comptes ont laissées vacantes. C’est dans ces salles, que l’Etat a bien voulu restaurer et aménager, que l’exposition sera installée par les soins de M. Jules Couet. La partie bibliographique se composera des éditions anciennes et modernes des pièces de Molière ; des ouvrages relatifs à notre auteur publiés depuis le XVIIe siècle jusqu’à nos jours, sur sa vie, ses œuvres, sa famille, sa femme, sa fille; on verra en outre un certain nombre de documents manuscrits et notamment le registre du comédien La Grange. La partie iconographique présentera le portrait de Molière, dans le rôle de César de la Mort de Pompée, peint par Mignard, deux autres portraits du même peintre, et un quatrième de Coypet; l’admirable buste de Houdon; des suites de figures, des portraits peints ou gravés de comédiens de la troupe de Molière et de comédiens plus modernes dans des rôles moliéresques. On exposera enfin quelques souvenirs directs, malheureusement peu nombreux : deux montres de Molière, dont l’une a été léguée par Constant Coquelin à M. Albert Carré; un livre de sa bibliothèque (appartenant à M. Piganiol, conseiller à la Cour d’appel de Toulouse), portant l’ex-libris manuscrit, J. B. P. Molière; enfin, reliques vénérables, le fauteuil qui au XVIIe siècle se trouvait à Pézenas dans la boutique du barbier Gély et qui appartient aujourd’hui à M. et Mme Brisepot-Astruc, et le fauteuil dans lequel Molière joua le rôle d’Argan, et dont il se servait quelques heures avant