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cuivre soudé dans l’épaisseur de l’ampoule réunissait par l’extérieur une des extrémités du filament de la lampe à cette petite plaque. Un galvanomètre intercalé sur ce circuit indiquait éventuellement l’intensité du courant dans celui-ci. La lampe était rendue incandescente au moyen d’un courant électrique continu.

Or, on observait qu’un courant assez intense traversait le galvanomètre et le fil, lorsque celui-ci réunissait la plaque à celle des extrémités du filament par où le courant entrait dans l’ampoule. On sait maintenant que ce phénomène est dû à ce que, aux températures élevées, le filament de la lampe émet un bombardement continuel des petits corpuscules chargés d’électricité négative, des électrons qui circulent librement à l’intérieur des métaux sans pouvoir en sortir aux températures ordinaires.

Voici maintenant, comment en utilisant ce phénomène, Deforest et ses émules ont fait de la lampe à trois électrodes l’instrument sans pareil de tous les progrès récents des communications sans fil.

Supposons qu’on ait réuni par un circuit électrique extérieur, sur lequel est intercalé une pile, le filament d’une lampe à incandescence et une petite plaque, soudée dans l’ampoule. La lampe étant éteinte, aucun courant ne passe, mais sitôt qu’on l’allume, il n’en est plus de même, à cause des millions d’électrons qui circulent en produisant un courant du filament à la plaque à travers le vide de l’ampoule. Supposons qu’entre le filament et la plaque on ait par surcroît interposé dans l’ampoule un petit grillage métallique. On aura ainsi réalisé entièrement la lampe à trois électrodes. Si on réunit alors extérieurement le petit grillage métallique interposé à l’antenne d’un poste de réception de T.S. F. il arrivera ceci :

Les ondes électriques reçues par l’antenne et par le petit grillage qui lui est réuni sont en somme des courants alternatifs très rapides, c’est-à-dire alternativement positifs et négatifs. Aux instants où ces courants sont négatifs, c’est-à-dire où le grillage est négativement chargé, ce grillage repoussera les électrons négativement chargés qui tendent à le traverser pour établir le courant entre le filament et la plaque. Il arrêtera le courant. Au contraire, il le favorisera lorsqu’il sera positivement chargé. Or ces électrons ont une vitesse de l’ordre de 10 000 kilomètres par seconde. En supposant la distance du filament à la plaque égale à 1 centimètre, il faut donc à ces électrons moins d’un milliardième de seconde pour franchir cette distance.

Les ondes entretenues employées en T. S. F. ont une fréquence généralement inférieure à un million par seconde. Par conséquent,