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REVUE SCIENTIFIQUE



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L’ÉTUDE DES FLUCTUATIONS LUMINEUSES
DES ÉTOILES


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J’ai signalé naguère ici même l’apparition de la fulgurante étoile surgie dans la constellation du Cygne, et qui maintenant n’est déjà plus observable qu’avec les plus puissants télescopes… sic transit gloria cœli. À ce propos, nous avons remarqué que cette étoile et ses pareilles pouvaient a priori sembler des sortes d’accidents, d’anomalies parmi les étoiles habituelles dont l’arrangement millénaire forme les constellations, et qu’on a dès l’antiquité appelées fixes parce que leurs éclats paraissent invariables et ont été longtemps considérés comme le symbole même de l’immutabilité.

En fait ce symbole, comme presque tous les symboles, n’est qu’une image fallacieuse de la réalité. Un examen un peu plus raffiné du ciel étoilé a montré depuis quelque temps déjà que l’éclat apparent d’un assez grand nombre de ces étoiles prétendument fixes, varie presque continuellement, que ce sont comme on dit des étoiles variables. Il n’est pas jusqu’à notre soleil, — dont l’éclat tumultueux et arrogant à nos yeux terrestres est réellement si modeste parmi ses sœurs stellaires, — qui ne soit une étoile variable. Mais je reviendrai quelque jour sur ce point non parce qu’il a en soi un intérêt particulier, mais parce que notre myopie humaine nous obhge ridiculement à en exagérer l’importance.

Pour aujourd’hui, avec la sérénité que permet seule l’étude des objets étrangers à toute contingence terraquée, je veux étudier seulement les moyens nouveaux par lesquels on explore quelques-uns des étranges phénomènes que manifestent ces étoiles lointaines