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Tel est le photomètre de Harvard qui a joué un rôle de premier plan dans toutes les études concernant les éclats des étoiles et leurs variations, et qui est un des outils de merveilleux savoir les plus précieux de l’astronomie moderne.

Enfin une autre méthode qui, quoique moins rigoureuse que les précédentes, a été beaucoup employée dans les Observatoires pour l’étude des éclats photométriques des étoiles, consiste dans l’emploi des photomètres à extinction. On réduit de plus en plus l’éclat d’une étoile observée dans une lunette donnée, par exemple en déplaçant sur le trajet de ses rayons un écran à teintes graduées de plus en plus sombres, jusqu’à ce que l’étoile cesse d’être visible. En faisant la même opération sur une autre étoile, et en notant les deux positions des écrans correspondant à l’extinction, on en déduit les rapports d’éclat des deux étoiles. Ceci suppose que l’éclat minimum au-dessous duquel une étoile cesse d’être perceptible est constant, ce qui n’est pas tout à fait sûr, car cela doit dépendre de la fatigue de l’œil.

La méthode photographique a été également et est encore appliquée chaque jour à l’étude des éclats des étoiles. Elle se ramène toujours à des méthodes visuelles, puisqu’il faut toujours, finalement, comparer les luminosités de deux images photographiques, au lieu de deux images directes. La photométrie photographique a donc tous les inconvénients, à cet égard, de la méthode visuelle ; elle y ajoute les causes d’erreur provenant de la loi mal connue qui lie dans des conditions variables, le noircissement d’un cliché à l’éclat de la source lumineuse. De ce fait, la photométrie photographique a une précision toujours inférieure à celle de la photométrie visuelle.

Mais dans le cas des étoiles, elle a sur celle-ci plusieurs avantages : elle permet d’étudier à loisir et de façon répétée les documents obtenus pendant un temps très court ; elle permet de faire des mesures indéfinies relativement à un phénomène pourtant éphémère, et longtemps après la fin de celui-ci ; elle permet enfin d’étudier des objets qu’avec les mêmes instruments l’œil ne peut percevoir. C’est que la plaque photographique est un véritable accumulateur de lumière, ce qui permet toujours de compenser la faiblesse des sources lumineuses par un accroissement du temps de pose. Cela, l’œil ne le peut pas.

L’astrophotométrie photographique n’est d’ailleurs rigoureusement possible que s’il s’agit de comparer les astres d’un même cliché —