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et encore, à condition d’admettre que l’homogénéité du cliché soit parfaite et l’influence de la pose et du développement sur ses diverses parties rigoureusement égale. La comparaison photométrique d’étoiles placées sur des clichés difforents est, en toute rigueur, illusoire. Cette comparaison, lorsqu’il s’agit des étoiles d’un même cliché, peut se faire par plusieurs procédés : ou bien on compare les diamètres des images photographiques qui sont d’autant plus grands que l’étoile est plus brillante, ou bien on compare le noircissement, le degré d’opacité de ces images. Dans cet ordre d’idées, certains ont obtenu aussi de bons résultats en plaçant la plaque photographique non près du foyer de la lunette où chaque étoile s’imprime sous forme d’un point très petit, mais en dehors du foyer, où chaque étoile s’imprime sous forme d’un disque assez large, d’opacité plus homogène et dont on peut plus facilement déterminer le degré de noircissement. On devine, sans que j’aie besoin d’y insister, toutes les difficultés théoriques et pratiques que présente dans ces conditions l’astrophotométrie photographique.

Enfin, il faut faire une place à part, dans l’étude des éclats stellaires,à des méthodes toutes récentes, qui utilisentlesplus modernes données de la physique et qui ont déjà amené de beaux résultats. Je veux parler des photomètres photo-électriques.

Le plus simple, celui qui a été surtout employé récemment en astronomie par M. Stebbins, de l’Université d’Illinois, est le photomètre à sélénium. On sait que le sélénium est un corps singulier qui offre la propriété que sa résistance électrique se trouve changée lorsqu’on l’éclairé, et cela proportionnellement à l’intensité des rayons lumineux qu’il reçoit. Si on fait passer un courant électrique par une cellule de sélénium convenablement prépj irée et qu’on intercale un galvanomètre, celui-ci déviera proportion! lellement à l’intensité de la lumière reçue par le sélénium. Autrement dit, celui-ci se comporte vis à vis de la lumière un peu comme le cohéreur de Branly vis à vis des ondes hertziennes.

À condition de se mettre à l’abri de quelques; causes d’erreur, on obtient avec cet appareil une haute précision. M. Stebbins a réussi de la sorte à déceler, dans les éclats des étoiles, des différences et des variations qui ne comportent qu’une erreur d'environ 6 millièmes de grandeur stellaire, ce qui correspond à un écart d’à peine un deux-centième entre les éclats comparés.

Assez analogues sont les photomètres stellaires photo-électriques qui ont été réalisés depuis peu et surtout d.ans les observations allemandes.