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nouveau ?… sur le terrain littéraire de Mont-Revêche, je vous dis également : Toujours tout à vous. Mais en dehors de toute littérature, si vous venez à Paris, ne voulez-vous donc plus venir nous voir ?

« Tantæne animis cœlestibus iræ !

« … Vous devez savoir assez de latin, pour comprendre ce vers de Virgile que je n’ai jamais oublié, et qui ne va pas trop mal ici.

« Tout à vous,

« F. BULOZ[1]. »

La réponse de George Sand me manque. Cependant il est facile, d’après la lettre suivante, d’en deviner le contenu.


Paris, le 17 mai 1853.

« Mon cher George,

« Je comprends parfaitement les raisons que vous me donnez dans votre lettre : dès qu’il s’agit de vos charges et des moyens de vous les rendre moins lourdes, je n’ai plus qu’à m’incliner. Il me serait d’abord bien difficile d’apprécier la différence de traitement, car je n’ai réellement aucune idée de ce que peut être un volume de 200 000 lettres, je ne sais même pas ce qu’une feuille de la Revue contient de lettres. Tout ce que je puis dire, c’est que j’aurais désiré une reprise de nos bons rapports d’autrefois… »

Mais « ces bons rapports d’autrefois » ne furent rétablis qu’en 1858, lorsque George, encouragée par M. Aucante, rentra à la Revue avec l’Homme de Neige. La lettre de F. Buloz, s’engageant à publier ce roman, fait partie de la collection Lovenjoul ; elle est datée du 4 mai 1858, et adressée à M. Aucante, car George, maintenant, ne traite plus que par l’entremise de ses « intermédiaires, » du moins, elle l’affirme, mais bientôt, les bonnes relations reprenant, les intermédiaires seront oubliés, et retourneront dans la coulisse.

Dès cette époque, la correspondance reprend entre les deux anciens amis, abondante et régulière. George vient peu à Paris, ses lettres sont datées de Nohant, de Gargilesse, petit village de a Creuse dont elle s’est entichée, et où elle va de temps à autre se recueillir ; puis elle ira dans le Midi, à Tamaris ; elle y écrira

  1. Collection S. de Lovenjoul, 4 mai 1853. Inédite.