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LE CENTENAIRE
DE
L’ÉCOLE DES CHARTES

L’École des Chartes, qui va célébrer, le 22 février, dans l’amphithéâtre Richelieu, à la Sorbonne, en présence de M. le Président de la République, le centenaire de sa fondation, trouve à ses origines une pensée et une volonté de Napoléon : du château de Finkenstein, en Prusse, le 19 avril 1807, au cours de la campagne d’Iéna, il adressait à Champagny une note répondant à un rapport de son ministre : « Savoir ce que l’on a perdu, distinguer les fragments originaux des suppléments écrits par de bons ou de mauvais commentateurs, cela seul est presque une science ou, du moins, un objet important d’études… S’il y avait une école spéciale d’histoire et que l’on y fit, d’abord, un cours de bibliographie, un jeune homme, au lieu d’employer des mois à s’égarer dans des lectures insuffisantes ou dignes de peu de confiance, serait dirigé vers les meilleurs ouvrages et arriverait plus facilement et plus promptement à une meilleure instruction… »

L’enseignement dont l’Empereur trace les lignes essentielles est précisément celui qui se donne à l’École des Chartes : la bibliographie, l’étude approfondie des textes, la recherche et le commentaire des documents originaux, la diplomatique, tels sont les sujets des leçons professées par ses maîtres. En y ajoutant la connaissance des langues du moyen âge, l’étude des institutions et celle de l’archéologie nationale, on achève le cycle. Et ce sont précisément ces sources de l’Histoire nationale