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méridionales limitrophes du Tonkin, le libre trafic des marchandises entre l’Annam et la France d’une part, et la Chine de l’autre, réglé par un traité de commerce et de tarifs à intervenir, dans l’esprit le plus conciliant, de la part des négociateurs chinois, et dans des conditions aussi avantageuses que possible pour le commerce français.

ART. 4

Le Gouvernement français s’engage à’ n’employer aucune expression de nature à porter atteinte au prestige du Céleste-Empire, dans la rédaction du traité définitif qu’il va contracter avec l’Annam et qui abrogera les traités antérieurs relatifs au Tonkin.

ART. 5

Dès que la présente convention aura été signée, les deux Gouvernements nommeront leurs plénipotentiaires, qui se réuniront, dans un délai de trois mois, pour élaborer un traité définitif sur les bases fixées par les articles précédents.

Conformément aux usages diplomatiques, le texte français fera foi.

Fait à Tien-Tsin, le 11 mai 1884, le dix-septième jour de la quatrième lune de la dixième année du Kouang-Sin, en quatre expéditions (deux en langue française et deux en langue chinoise), sur lesquelles les plénipotentiaires respectifs ont signé et apposé le sceau de leurs armes.

Chacun des plénipotentiaires a gardé un exemplaire de chaque texte.

Signé : LI-HONG-TCHANG

Signé : FOURNIER

Les signatures des deux négociateurs furent apposées solennellement sur ce document diplomatique, dans la soirée du 11 mai 1884, dans le yamen de Li-Hong-Tchang.

Après ce cérémonial, le vice-roi était radieux Mais ce n’était pas seulement la joie patriotique d’avoir ainsi triomphé de la politique imprudente, aux conséquences incalculables, de ses adversaires, qui rayonnait dans ses yeux perçants ; c’était aussi la jouissance, plus raffinée pour une urne chinoise, de la vengeance qu’il savourait, à la pensée du violent dépit du ministre d’Angleterre quand il apprendrait, à son retour à Tien-Tsin, que, pendant son absence, celui qu’il avait traité avec un tel dédain, à son départ pour la Corée, avait obtenu du Gouvernement impérial la destitution du marquis de Tseng, de son poste d’ambassadeur à Paris, et l’entier abandon du Tonkin à