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professeurs de ne pas l’enseigner aux enfants avant qu’ils ne fussent pénétrés jusqu’aux moelles de la mécanique classique.

« C’est, ajoutait-il, avec la mécanique ordinaire qu’ils doivent vivre ; c’est la seule qu’ils auront jamais à appliquer ; quels que soient les progrès de l’automobile, nos voitures n’atteindront jamais les vitesses où elle n’est plus vraie. L’autre n’est qu’un luxe et l’on ne doit penser au luxe que quand il ne risque plus de nuire au nécessaire. »

Pour un peu, j’en appellerais de ce texte de Poincaré à Poincaré lui-même. Car pour lui, ce luxe, la vérité, était la seule chose nécessaire. Ce jour-là, il est vrai, il songeait aux enfants. Mais les hommes cessent-ils jamais d’être des enfants ? À cela le maître trop tôt disparu eût répondu peut-être, de sa voix grave adoucie d’un sourire : « Oui ; du moins il est plus commode de le supposer. »


Charles Nordmann.


P.-S. — Dans ma récente étude Sur l’Espace et le Temps selon Einstein (Revue du 15 septembre 1921), s’est glissé un lapsus absurde que le lecteur tant soit peu versé dans les plus élémentaires mathématiques aura rectifié de lui-même. Recherchant les origines algébriques de la notion d’espace à plus de trois dimensions, j’ai écrit que les lignes, les surfaces et les volumes sont respectivement représentés par des équations du 1er, du 22e et du 33e degré, alors qu’ils sont réellement représentés par des expressions, du 1er, du 22e et du 33e degré. En mettant équations au lieu d’expressions, j’ai, dans le feu de l’écriture, affirmé une chose inexacte au lieu d’une chose vraie. Voilà l’erreur réparée.