« Je sais que nul n’échappe à ton trait éclatant
Et que cruel ou doux, âpre, tendre ou farouche,
C’est toujours toi qu’on cherche et toujours qu’on attend. »
Autour de ce petit miroir
On a peint de couleurs naïves
Des figues longues, des olives,
Quelques raisins pris au pressoir ;
Une rose y figure aussi
Parmi la rustique couronne
Qui, sculptée au bois, environne
Un reflet d’eau qui dort, et si
Vous veniez, de votre visage
Y mirer la lointaine image
Au sourire silencieux,
Vous y verriez naître avec elle,
Soudaine, vivante et jumelle,
La double étoile de vos yeux.
Votre visage est pur et beau,
Pas un souffle ne ride l’eau.
Le ciel se reflète en vos yeux,
Tout l’azur est silencieux.
Un ramier roucoule. Les branches
Font des ombres sur vos mains blanches.
Les fleurs éclosent dans la mousse.
Le jour est calme ; l’heure est douce.
C’est l’Été
En son silence et sa beauté,
Sa solitude, sa beauté...