Page:Revue des Romans (1839).djvu/362

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nelle aux deux époux, qui partent bientôt pour habiter l’Écosse, où sir Charles possède l’héritage de sa mère. C’est là qu’après quelques moments d’un bonheur qui réunit le charme et les plaisirs de tous les sentiments, de toutes les jouissances, c’est là que ce couple si aimable, si intéressant, est frappé du coup le plus terrible qui puisse troubler leur innocente sécurité. On vient annoncer à Clémence que son premier époux, le comte de Blangy, n’est point mort comme on l’a cru. On lui montre même des lettres de Blangy, qui attestent son existence et sa misère. Le cœur de Clémence est déchiré de remords. Sir Charles se livre au plus effrayant désespoir. Après les combats les plus terribles, il faut se résoudre à une séparation cruelle. Clémence court ensevelir sa douleur dans un couvent catholique en Irlande. Sir Charles, désolé, furieux, se livre à tous les excès d’une douleur qui met ses jours en danger. Cependant l’attachement qu’il a voué au jeune Blangy, sa tendresse pour sa propre fille, dont Clémence vient de le rendre père, un reste d’espérance le rattachent à la vie. Il doute encore, et tout son courage n’est point encore abattu. Enfin le ciel ne veut point qu’un amour si pur, si vrai, si ardent, succombe à une telle épreuve ; les preuves authentiques de la mort de Blangy se retrouvent. Sa prétendue existence est une imposture du traître Redmond. Les lettres ont été supposées par ce faussaire, qui meurt de honte ainsi que sa complice, lady Arabelle ; et Clémence retrouve dans les bras de sir Charles tous les délices d’un chaste amour, auquel elle peut désormais s’abandonner sans scrupule.

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HUGO (Victor), littérateur et poëte romantique.


HAN D’ISLANDE, 4 vol. in-12, 1823. — Dans ce féroce et formidable roman, tout rempli de sang et de meurtre, l’héroïne est captive, enfermée dans une tour avec son vieux père, prisonnier d’État, trompé et trahi, qui hait au plus haut degré l’espèce humaine. Le héros, fils d’un des ennemis mortels de ce prisonnier et amant de sa fille, garde le plus sévère incognito. Pour sauver celle qu’il aime et le vieillard, il fait preuve du plus grand dévouement, poursuit, atteint et attaque dans son antre le terrible et féroce Han d’Islande, afin de pouvoir retirer de ses mains les preuves d’une machination odieuse qui doivent démasquer les traîtres. Mais quel est donc ce Han d’Islande ? C’est un homme de petite stature, qui a plus de force qu’un géant, dont les mains armées de griffes sont recouvertes de gants, qui n’a d’humain que la figure. Arraché à la mort par un saint évêque, il ne quitte son bienfaiteur qu’en s’éclairant dans sa fuite par l’incendie du palais épiscopal. Pour