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JACQUEMONT (Victor), célèbre voyageur.


CORRESPONDANCE DE VICTOR JACQUEMONT AVEC SA FAMILLE, 2 vol. in-8, 1833. — Cette correspondance est un des livres les plus intéressants qui aient été publiés depuis bien des années. C’est un recueil de lettres qui n’ont point été écrites pour être imprimées ; lettres naïves, spirituelles, sérieuses, profondes, d’un jeune homme plein d’âme et de génie, que le climat fatal de l’Inde nous a enlevé au moment où il allait nous revenir chargé de collections, riche de mille conquêtes nouvelles, et de tous les souvenirs recueillis dans le cours de ses aventureux voyages. Cet intrépide voyageur partit de France en août 1828, chargé par l’administration du Jardin des Plantes de parcourir l’Inde, pour y faire des recherches dans l’intérêt de la géologie et de la botanique. Après avoir touché aux îles Canaries, au Brésil, au cap de Bonne-Espérance et à l’île Bourbon, il arriva à Calcutta, d’où il partit, après plusieurs mois de séjour dans cette ville, pour le nord-ouest de l’Inde, en passant par Sasseram, Benarès, Agra et Delhy. Après un séjour de plusieurs mois dans la vallée de Cachemire, à Lahore, à Umbristin, Jacquemont se rendit à Bombay, où il devait finir ses jours. Il avait fait ainsi plus de trois mille lieues, presque toujours à pied, et pouvait espérer, après trois années d’absence, après de glorieux travaux, d’en recueillir le fruit au sein de sa patrie, lorsqu’il fut atteint de la funeste maladie qui mit fin à sa vie, après six semaines d’une lutte héroïque. Tel est le tracé à vol d’oiseau du voyage de Victor Jacquemont. Mais il est difficile de trouver des expressions pour caractériser la nature si originale et si pittoresque de son style, la vigueur de sa pensée, sa manière neuve et piquante de peindre les hommes et les choses. — La Correspondance de Victor Jacquemont est un livre qu’on lit une première fois avec un indicible plaisir, un livre qui restera, et qu’on relira plusieurs fois avec intérêt.

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JAL (A.), ex-officier de marine.


SCÈNES DE LA VIE MARITIME, 3 vol. in-8, 1832. — Sous ce titre, M. Jal décrit un à un, dans des chapitres séparés et sans aucune liaison, les principaux événements qui se rencontrent dans la vie du marin : le Baptême sous la ligne, l’Incendie à la mer, la Mise à l’eau d’un vaisseau, la Mort du matelot, le Calme plat, le Bal à bord, etc., etc. On relira plus d’une fois le chapitre du Conteur, celui de la Littérature du gaillard d’avant, du Baptême sous la ligne ; toutefois le Conteur avant tout. C’est un maître d’équipage qui, le soir, rabache à ses novices ébahis tous les contes du