Page:Revue des Romans (1839).djvu/638

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quette ; Paris désertant ses théâtres, remisant ses landaus dans la crainte de les voir en file avec les corbillards, rentrant à l’approche de la nuit, et consultant le médecin sur le nombre et l’à-propos de ses bonnes fortunes ; puis encore Paris indocile, Paris refusant de se confesser ; Paris impénitent, ce qui fait sourire, et Paris assassin, ce qui fait horreur… ce Paris-là n’avait point encore eu de peintre ; il en a trouvé un dans l’auteur des Esquisses du jour, qui nous paraît avoir saisi sur le fait les principaux traits d’une époque historique, dont Dieu nous garde du retour.

Nous connaissons encore de cet auteur : Le Bourreau de Rome, in-8, 1832.

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ROCHE (Régina-Maria), romancière anglaise du XIXe siècle.


LE FILS BANNI, ou la Retraite des brigands, 4 vol in-12, 1808. — Des peintures capables d’ébranler l’imagination et de faire mourir les gens de peur, des fantômes, des tombeaux, des poignards, des brigands, on trouve de tout cela dans le Fils banni. Au milieu de tous ces tableaux chargée de figures horribles, on trouve cependant des détails heureux. Le style pèche souvent par la diffusion, mais les événements intéressent ; l’auteur a su les combiner de manière à exciter la curiosité. L’intrigue ne vaut pas celle des Enfants de l’abbaye, le plus célèbre et le meilleur des romans de Mme  Régina Roche, et les caractères n’en sont pas aussi bien tracés : on distingue toutefois ceux de lord O’Sinister et du comte de Placentia.

L’ENFANT DE LA CHAUMIÈRE DE MUNSTER, traduit par Mlle  Girard de Caudenberg, 5 vol. in-12, 1820. — Élevée dans une chaumière d’Irlande par de bons paysans qui ont promis le secret sur la naissance de leur protégée, Fidélia ne sort de sa retraite à l’âge de quinze ans que pour entrer dans un pensionnat de Dublin, d’où elle est bientôt exclue parce qu’on néglige de payer sa pension. Réduite à accepter une place de femme de chambre, elle fait son entrée dans le monde ayant pour toute fortune une bague qui doit servir à lui faire connaître ses parents. Le jeune et beau colonel Grandisson devient amoureux de Fidélia, qui le paye d’un tendre retour ; mais il s’en faut que les deux amants jouissent paisiblement de leur amour ; trompés par de fausses apparences, séparés par les événements, la passion secrète qui les unit est pour eux la source de mille tourments. La fortune ne semble sourire un moment à Fidélia que pour la replonger dans de plus grandes infortunes : une fois elle croit trouver un père, une famille, mais l’apparition d’un personnage mystérieux révèle à cette famille que Fidélia ne lui appartient pas. Cette ré-