Page:Revue des Romans (1839).djvu/692

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amants, union qui n’a lieu qu’après une séparation de plusieurs années ; le beau caractère de lord Evendale, et une foule d’autres détails intéressants, contribuent à l’agrément et à l’intérêt de cet ouvrage, qui plaît, qui touche, qui amuse du commencement jusqu’à la fin.

LE NAIN MYSTÉRIEUX, imprimé à la suite des Puritains. — Le Nain mystérieux est une histoire très-originale, parfaitement racontée, et dont l’intérêt, sans sortir des vraisemblances ordinaires du genre simple, se rapproche autant que possible de celui qu’inspirent les combinaisons arbitraires du genre merveilleux. Au naturel près, qui est excellent dans le Nain, il rappelle quelque chose du Caliban de Shakspeare. L’auteur a très-habilement mis en œuvre, dans cette histoire, les superstitions bizarres, les vieilles traditions qui existent encore aujourd’hui dans quelques parties de l’Écosse.

WAVERLEY, ou l’Écosse il y a soixante ans, trad. par J. Martin, 4 vol. in-12, 1818. — Le jeune Waverley, capitaine dans un régiment de dragons, fatigué de la vie oisive de garnison, demande et obtient un congé de quelques jours pour aller rendre visite à une famille écossaise alliée de la sienne. Cette famille était secrètement attachée à la cause des Stuarts ; mais par égard pour le jeune voyageur, engagé au service de la maison de Hanovre, on s’abstint de parler politique devant lui. Depuis longtemps les montagnards avaient soumis les habitants du plat pays à une espèce de tribut connu sous le nom de contribution noire. Au moyen de cet arrangement, ces derniers étaient à l’abri des incursions ; cependant les domaines du baron de Bradwardine, c’est le nom de l’hôte de Waverley, furent pillés et ses troupeaux enlevés. Les négociations entamées pour la restitution amenèrent un envoyé des chefs montagnards. Ce qu’il raconta des mœurs de ses compatriotes, inspira à Waverley le désir de visiter ce singulier pays, et la curiosité lui donna le courage de s’engager dans des défilés périlleux. Par un hasard extraordinaire, le moment choisi par Waverley était précisément l’époque où le prince Charles Édouard débarquait en Écosse. Tout était disposé par ses partisans, et les montagnards devaient se concerter avec lui sur les moyens de le servir. L’absence de Waverley fut mal interprétée par son colonel ; on le destitua, et le dépit le jeta dans un parti dont il ne partageait pas les espérances. De ce moment, Waverley n’occupe plus qu’une place secondaire dans l’ouvrage, et l’intérêt se porte principalement sur le chef écossais Fergus Mac Yvor ; sur sa sœur Flora, qui, dans la fleur de l’âge, ornée de mille attraits, est insensible à tous les hommages, tant sa sollicitude pour les Stuarts occupe ses pensées ; sur le baron de Bradwardine, vieux et noble