Page:Revue des Romans (1839).djvu/706

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d’une émeute populaire à une réunion de magistrats. Le combat en champ clos de soixante montagnards le termine dignement par un récit d’une admirable énergie et de l’intérêt le plus habilement prolongé.

CHARLES LE TÉMÉRAIRE, ou Anne de Geierstein, trad. par Defauconpret, 5 vol. in-12, 1829. — Dans ce roman, l’auteur conduit le lecteur au milieu des paysages imposants des Alpes, et y retrouve cet enthousiasme pour les montagnes qui a tant fait admirer ses tableaux de l’Écosse. Par un contraste d’un grand effet, la Provence est aussi un des lieux de la scène, et c’est en poëte que Walter Scott décrit le pays des troubadours. On a dit de l’auteur de Waverley comme de Shakspeare, qu’il n’avait point de héros ; c’est encore vrai dans cette composition, qui se distingue par une variété de personnages tous également héroïques. Charles le Téméraire fixe d’abord l’attention, quoiqu’il ne paraisse que vers la fin de l’ouvrage. Walter Scott lutte ici très-heureusement avec Philippe de Comines pour les détails historiques, et avec les auteurs les plus célèbres dans l’art de faire parler les passions. Ce n’est plus Louis XI qu’il oppose directement à son impétueux rival, mais la figure calme et originale par sa faiblesse même, de René d’Anjou. Dans l’une des deux cours, tout est bruit d’armes, récits de guerre ; dans l’autre, préparatifs de bals et de processions. Il y a dans Anne de Geierstein un charme tout particulier qui résulte de cette diversité de tableaux, de scènes et de personnages ; l’intérêt change d’objet sans jamais faiblir. L’histoire, le merveilleux y occupent alternativement l’attention au même degré ; le tumulte d’une insurrection populaire succède à la description d’un paysage alpin ; le désordre plus terrible encore d’une bataille, à un bal présidé par le roi René. Dans le vaste cadre adopté par l’auteur, on voit se dessiner chacun avec sa physionomie originale, le Suisse du XVe siècle, le seigneur féodal et ses satellites, le moine, le franc juge du fameux Vehmi ou tribunal secret, les bourgeois des villes à priviléges, le chef des condottieri, le chevalier, le troubadour, le prince, le roi, etc., etc., enfin tout le spectacle du moyen âge.

À l’analyse des principaux romans de Walter Scott, nous croyons devoir ajouter la liste complète de l’édition de ces romans, publiés par Ch. Gosselin, 1820-32 ; Waverley, 4 vol. in-12. — Guy-Mannering, 4 vol. in-12. — L’Antiquaire, 3 tom. en 4 vol. in-12. — Les Puritains d’Écosse, 4 vol. in-12. — Rob-Roy, 4 vol. in-12. — La Prison d’Édimbourg, 4 vol. in-12. — L’Officier de fortune, 2 vol. in-12. — La Fiancée de Lammermoor, 3 vol. in-12. — Ivanhoé, 4 vol. in-12. — Le Monastère, 4 vol. in-12. — L’Abbé, 4 vol. in-12. — Kenilworth, 4 vol. in-12. — Le Pirate, 4 vol. in-12. — Aventures de Nigel, 4 vol. in-12. — Péveril du Pic, 5 vol. in-12. — Quentin Durward, 4 vol. in-12. — Les Eaux de Saint-Ronan, 4 vol. in-12. — Redguntlet, 4 vol. in-12. — Histoire du temps des croisades (le connétable de Chester et Richard en Palestine), 6 vol. in-12. — Woodstock, 4 vol. in-12. — Chroniques de la Canongate, 4 vol. in-12. — La jolie Fille