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IS-ṬU-BAR — GILGAMÈS

fournirons ici que des extraits, ainsi que d’un volume qui aurait beaucoup souffert et où il manquerait plusieurs feuilles[1].


I
ANALYSE DU POÈME
PRÉLUDE

Le poème s’ouvre par une sorte de prélude, qui paraît n’avoir été, suivant le procédé familier aux auteurs épiques, qu’un exposé du sujet en raccourci. Dès l’ouverture, se trouve marquée l’issue finale, qui doit aboutir à travers de multiples aventures. Ainsi le

  1. Les tablettes, sur lesquelles se trouve inscrite l’épopée de Gilgamès, faisaient partie de la bibliothèque d’Assurbanipal (668-626 av. J. C). Dès 1872, George Smith († 1876) reconnut, au British Museum, plusieurs de ces fragments, qu’il compléta, à la suite de nouvelles fouilles, entreprises à Ninive sous sa direction. Le résultat de ces découvertes fut livré au public, dans un livre bien connu : Smith’s Chaldean Account of Genesis. Son œuvre, prématurément interrompue, a été continuée par les soins diligents de Theo. Pinches et P. Haupt. Ce dernier savant a publié une collation nouvelle de tous les textes relatifs à Gilgamès, dans son Babylonische Nimrodepos (1re  part. 1884, 2e  part. 1891), pour les onze premières tablettes et dans les Beiträge zur Assyriologie (vol. I, 1889), pour la douzième et dernière tablette. Cette première collation a été depuis soumise par lui à une révision sévère, dont il a consigné les résultats dans les Beiträge (vol. 1, 1889) sous ce titre : Ergebnisse einer erneuten Collation der Izdubar-Legenden (Cf. Nachträge und Berichtigungen). Avant lui, Fr. Delitzsch dans ses Assyrische Lesestücke (3e  édit. 1885), avait donné une édition très soignée du texte du déluge. Enfin Alf. Jeremias dans son Izdubar-Nimrod (1891) a produit quelques nouveaux fragments. C’est l’ensemble de ces textes, suivant la collation de Haupt, qui forme la base de notre travail.