Page:Revue des religions, Vol 1, 1892.djvu/317

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vie luxueuse, bien fait pour allumer les convoitises d’un barbare... Une riche tapisserie orientale, savamment étalée aux regards d’un sauvage ébloui... Le rude Eabani encore une fois se laissa prendre. Captivé par la parole de Samas, sa colère tomba comme par enchantement[1].

Gilgamès, à son tour, renchérit sur les promesses du dieu et se porta garant de sa parole. Eabani ne sut plus résister ; il fut désormais conquis[2].

Voici maintenant la traduction du texte que nous venons d’analyser.


IS-ṬU-BAR — GILGAMÈS[3]

PRÉLUDE[4]


[Tab. I.] … celui qui a vu l’abîme[5]. Histoire (?) de Gilgamès.
[Col. I.] ………… il a tout su…………….
……………. et en présence…………….
……… la connaissance de toutes choses,……
5 ce qui est tenu secret il l’a vu et ce qui est caché, …
il apporta la nouvelle de ce qui eut lieu avant le déluge ;
il arriva d’un lointain voyage exténué et. .
………… sur une tablette, tout lieu de repos,
……………..le mur d’Uruk supuri,
10……………..pur, temple (?) brillant,
…………qui, pareil à un métal, ………
……son maléfice, qui ne lâche pas prise, ……
………il réjouit (?) celui qui depuis……
……………………………………
15………… …(il) quitte……………
……………………………………

  1. Tab. III. Col. IV.
  2. Tab. III. Col. V. La col. IV est trop fragmentaire pour qu’on puisse rien en tirer.
  3. Sur le poème de Gilgamès il n’existe, en dehors des essais de traduction encore informes de G. Smith et Fr. Lenormant, qu’une seule étude d’ensemble : Izdubar-Nimrod von Dr. Alfred Jeremias (1891).
  4. Tout ce morceau doit être rapproché d’un passage de la tab. XI. 1. 302-313 auquel il semble faire directement allusion.
  5. Naqba signifie, d’une façon précise, « le creux. » Suivant la
    conception des Chaldéens, la terre était une montagne creuse
    reposant sur l’abîme.