Page:Revue des religions, Vol 1, 1892.djvu/527

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poussière. Moi, je ne veux point mourir comme lui, je ne veux point le suivre dans la prison redoutable. » Puis, il demanda son chemin à Amel-Ea, comme à la déesse Sabit, comme à l’homme-scorpion. « Allons, Amel-Ea, indique-moi le chemin qui mène vers Samas-napistim, de grâce, ne me refuse pas ! Je franchirai la mer, si cela se peut, sinon, je reviendrai sur mes pas [1]. »

Amel-Éa, accédant à la demande de Gilgamès, consentit à le passer... Mais auparavant, il lui ordonna d’aller couper avec sa hache du bois dans la forêt, de le disposer en un tas [2] et de faire une offrande aux dieux.,. Ce que Gilgamès ayant fait, il monta sur le bateau à côté d’Amel-Ea. Le bac une fois mis à flot, le pilote manœuvra si bien, qu’en moins de trois jours, il fit le chemin de trente-cinq jours... Maintenant, Gilgamès et Amel-Ea se trouvaient en face des eaux de la mort [3].

Au moment où, franchissant l’extrême limite de la mer, ils parvinrent aux eaux de la mort, Amel-Ea fit à Gilgamès cette recommandation : « Prends garde surtout de ne point toucher avec ta main les eaux de la mort. Accomplis, cependant, la cérémonie accoutumée, conformément au rite prescrit... » Ce dont le héros s’acquitta ponctuellement, suivant les indications du pilote. Or, Samas-napistim, ayant tourné les yeux de ce côté, aperçut au loin ces inconnus qui voguaient vers lui. Étonné, il se dit à lui-même : « Quel est donc ce bateau ?...

  1. Tab. X. Col. III, l. 1-35.
  2. Il lui ordonne en même temps de faire unparisu de cinq gar. Qu’était-ce au juste que ce parisu ? Il serait difficile de le dire. Un peu plus loin, à la colonne suivante, ce même parisu joue le principal rôle dans certaine cérémonie qu’accomplit Gilgamès, tandis qu’il vogue, en compagnie d’Amel-Ea, sur les eaux de la mort.
  3. Tab. X. Col. III, l. 36-50. Les 1. 37-39 sont très obscures.