Page:Revue des religions, Vol 2, 1892.djvu/232

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l’objet principal de la dixième tablette, il est à présumer que, dans la pensée des Babyloniens, l’idée de mort avait été associée avec le solstice d’hiver et le signe du Capricorne. Quant à la dernière tablette, qui, probablement, se terminait par la mort d’Izdubar et préludait à sa renaissance pour l’année qui allait s’ouvrir, elle était dans une connexion étroite avec le dernier mois, dont le nom babylonien rappelle l’époque de la moisson ou de la fin de toute végétation.

Ces vues ont été reprises et largement développées par A. H. Sayce et Fr. Lenormant [1]. Voici, dans leur expression définitive, les conclusions de ce dernier savant, qui résument et complètent les résultats de tous les travaux antérieurs.

La première tablette manque. Dans la deuxième tablette, Isdhubar envoie quérir Ea-bani, moitié homme et moitié taureau, c’est à savoir, dans « le mois du taureau propice, » présidé par Ea, le créateur d’un tel monstre. La troisième tablette, où nous voyons Ea-bani, séduit par Scham’hat et ’Harimat, se rendre à Uruk et lier amitié avec Isdhubar, demeure sans explication. Dans la quatrième tablette, Isdhubar entrant en campagne contre Houmbaba, se révèle comme un véritable Hercule, précisément dans le mois consacré à Adar, l’Hercule chaldéo-assyrien. Dans la cinquième tablette, Isdhubar, qui n’est autre chose qu’une forme du dieu Feu, triomphe de ’Houmbaba, c’est à savoir, au mois du Feu, sous le signe du lion terrassant le taureau, expression symbolique de la victoire de la lumière sur les ténèbres. La sixième tablette, dans laquelle Ischtar se propose elle-même en

  1. A. H. Sayce : Babylonian literature, p. 27 et suiv. ; Fr. Lenormant : Les premières civilisations, t. II, p. 67-81 ; Les Origines de l’histoire, t. I, p. 238-241 ; Histoire ancienne des peuples de l’Orient, t. V, p. 175-178.