Page:Revue des religions, Vol 2, 1892.djvu/246

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se manifeste clairement, par des actions déterminées, en plusieurs endroits de notre poème. Mais, presque partout, ce mode primitif de représentation y fait place aux conceptions zoomorphiques et anthropomorphiques. Les dieux que nous rencontrons là, sont des dieux de chair, à peine dégagés des formes animales, déjà revêtus des belles proportions humaines. Ils participent, d’ailleurs, à toutes nos passions terrestres. Ils sont, comme nous, mobiles, tour à tour sages et inconsidérés, capricieux, irascibles, pitoyables, bons ou mauvais, suivant les circonstances, mais, en toute occasion, redoutables vengeurs de l’iniquité.

Ces dieux, mâles et femelles, forment entre eux des groupes, calqués sur le modèle de nos associations. Ils sont répartis par familles, distribués, suivant une hiérarchie savante, en dieux supérieurs et inférieurs. Parfois même, ils se constituent en assemblée, sous la haute présidence d’Anu.

Chacun d’eux a ses attributions particulières et une juridiction déterminée ; entre tous, ils se partagent le gouvernement de l’univers. Souverains maîtres des hommes et des choses, dispensateurs de la vie et de la mort, ils agissent en diverses manières : tantôt intervenant directement, par leurs actions et leurs discours, tantôt indirectement, par la voie mystérieuse des songes.