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REVUE DU PROGRÈS


Politique, sociale et littéraire.


ORGANISATION DU TRAVAIL.



La guerre ! La guerre ! Chacun croit à la guerre ; chacun en parle. Nous demandera-t-on pourquoi nous venons jeter au milieu de cette préoccupation ardente les mots de réforme industrielle, d’organisation du travail ? Pourquoi ? Parce qu’il nous souvient qu’un jour, l’ennemi étant au pied de nos murs, ce furent les hauts barons de l’industrie qui coururent ouvrir les portes de Paris à l’invasion. Le peuple s’élançait du fond des faubourgs, frémissant et demandant des armes ; mais l’industrialisme moderne portait déjà ses fruits ; déjà, conseillée par l’impatience du gain, la trahison était en mesure… Des barbares venus du nord campèrent sur nos places publiques, et quelques bourgeois s’enrichirent.

La chute d’une dynastie devait laver cette honte. Mais voilà dix ans que la cupidité se rend complice de toutes les bassesses commises pour le maintien de la paix, bassesses qui ont enflé l’orgueil de nos ennemis sans fléchir leur colère. Nous poursuivrons l’œuvre commencée.

Loin de nous laisser distraire des réformes dont nous avons proclamé la nécessité, nous nous devons d’y pousser avec une ardeur nouvelle. Que croit-on que puisse contre l’Europe conjurée un gouvernement dont on soufflette les ambassadeurs ? Oui, c’est le moment de faire peur à l’Europe : nous le pouvons, en la menaçant tout à la fois