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commerce, ils facilitent la circulation des marchandises. Mon intention n’est pas, je le répète, de les étudier ici sous l’un et l’autre aspect. Je laisserai de côté tout ce qui a rapport à la monnaie et au commerce et, je me bornerai à parler de la mesure de la valeur, et de l’importance des métaux précieux considérés comme servant à nous procurer cette mesure. Ce point de vus est celui qui a été le plus négligé par les économistes, celui dans lequel leurs efforts ont eu le moins de succès. Dans tous les cas, il mériterait la priorité ; car la question de la mesure de la valeur précède logiquement celle du commerce et de la monnaie.

II.

Des qualités communes aux métaux précieux et à toutes les autres marchandises, et des qualités particulières aux métaux précieux.

Cela posé, j’entre en matière. L’or et l’argent sont des choses utiles. Cette première proposition ne me paraît sujette à aucune contradiction raisonnable. Sans doute je n’ignore point que, d’après une manière de voir étroite et restreinte, les métaux précieux peuvent être considérés comme de vaines superfluités. Mais je sais aussi que, dans la science de la richesse, le mot utilité doit être pris dans une large acception. On s’accorde généralement aujourd’hui à désigner sous ce titre tous les objets de quelque nature qu’ils soient, qui peuvent satisfaire à un besoin de l’homme ou gratifier quelqu’un de ses désirs. L’utilité ainsi comprise,