lement absorbé et l’oxyde peut servir un plus grand nombre de fois. Le gaz obtenu a un pouvoir éclairant plus considérable.
Le problème de l’aérostation militaire a beaucoup préoccupé dans ces dernières années les différentes nations, et partout on a cherché le moyen de construire des ballons d’un gonflement facile en campagne et pouvant permettre d’observer les mouvements de l’ennemi. Nos officiers au Tonkin, les Italiens à Massaouah, les Anglais dans la campagne du Soudan ont employé les aérostats. Nous devons citer ici les remarquables travaux du commandant Renard, qui poursuit ses recherches depuis longtemps à l’établissement d’aérostation militaire de Chalais et qui est arrivé déjà à de si importants résultats au point de vue de la direction des aérostats. À l’Exposition de 1889 figuraient au Champ de Mars les appareils construits sous la direction de cet officier.
Nous n’avons pas à étudier ici les moyens qu’il a employés pour construire le ballon dirigeable : nous dirons seulement qu’il se compose d’un ballon ayant la forme générale d’un poisson à section circulaire. Ce ballon soutient une nacelle portant à l’arrière une hélice à deux branches, qui est mise en mouvement par une machine dynamo, mue elle-même par le courant d’une pile inventée par le commandant Renard.
Une des parties les plus intéressantes du problème est la question de gonflement de l’aéronat (mot consacré par le Congrès de 1889 pour désigner les ballons dirigeables). Ce gonflement doit être fait à l’aide d’un gaz d’une préparation facile, économique et d’une densité très faible. On sait en effet que la force ascensionnelle est égale à la différence entre le poids de l’air déplacé et le poids de l’appareil. Ce dernier poids est ici assez considérable par suite de la nécessité d’installer les machines motrices dans la nacelle. De plus le volume du ballon ne doit pas dépasser beaucoup 500 mètres cubes. Il faut donc un gaz très peu dense, et le gaz d’éclairage ayant une densité trop grande, on a dû y renoncer et recourir à l’hydrogène, dont un mètre cube pèse 89 grammes, l’air pesant, dans les mêmes conditions de température et de pression (0° et 760mm), 1293 grammes.
Le commandant Renard s’est arrêté d’abord, pour la préparation