lière. Les comédies de Goldoni recueillies par M. Masi sont toutes écrites en prose, et la plupart dans le dialecte toscan qui est devenu la langue commune de toute l’Italie. Nous devons cependant prévenir le lecteur qu’il trouvera peut-être avec étonnement certains passages, et même des rôles tout entiers, écrits en dialecte vénitien. Mais qu’il ne s’en effraie pas à l’avance : le vénitien diffère très peu de la langue littéraire, et au bout de quelques pages on sera tout surpris de lire facilement, en s’aidant d’ailleurs des notes explicatives placées où il est nécessaire, un dialecte charmant, plus doux encore que l’italien, et qui prête un charme de plus aux discours des personnages. On sait que Goldoni, après trente années de succès dans son pays, est venu en France, où il a composé plusieurs comédies dans notre langue. La plus célèbre est le Bourru bienfaisant. M. Masi nous a donné le texte de cette œuvre en français. N’oublions pas que son livre est destiné à des Italiens. Il serait à souhaiter qu’en revanche un nombre : de Français tous les jours croissant fût en état de lire dans l’original les comédies italiennes de Goldoni. L’ouvrage de M. Masi peut contribuer puissamment à ce résultat.
M. Masi n’est pas d’ailleurs un simple éditeur. Il a écrit aussi des œuvres originales très attachantes, notamment sur un autre auteur comique du XVIIIe siècle, Francesco Albergati, sur Carlo Gozzi et Pietro Longhi, un recueil curieux d’études et de portraits littéraires, et un livre humoristique intitulé : Perruques et sans-culottes au xviiie siècle[1]. On voit par les seuls titres de ces ouvrages qu’il possède à fond la littérature du siècle dernier en Italie. Il serait difficile de trouver un meilleur guide pour étudier Goldoni, l’homme qui s’est efforcé, il y a cent cinquante ans, de relever la scène comique italienne de son abaissement et de lutter avec notre Molière. On l’a surnommé, avec quelque exagération sans doute, le « Molière italien » ; les compatriotes du grand Poquelin se doivent à eux-mêmes de vérifier jusqu’à quel point la comparaison est fondée.
Nouveau Code de l’instruction primaire, recueilli, mis en ordre et annoté par A.-E. Pichard ; 15e édition, mise au courant par Albert Wissemans, rédacteur au Ministère de l’instruction publique. – Le code Pichard est connu de toutes les personnes qui s’occupent des questions d’enseignement primaire. Ce recueil est parvenu à sa quinzième édition avec un succès que justifie son incontestable utilité. Le regretté M. Pichard n’ayant pu achever cette dernière édition, le soin de la terminer a été confié à M. Albert Wissemans, rédacteur au Ministère de l’instruction publique.
Depuis la précédente édition, qui remonte à 1895, plusieurs modifications et additions importantes ont été introduites dans la législa-
- ↑ Parucche e sanculotti nel secolo XVIII. Milan, 1886.