Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, II.djvu/559

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
549
delbœuf. — logique algorithmique

sion détermine l’extension et réciproquement. Cependant la comparaison des concepts n’est, en général, possible que sous le rapport de l’extension. L’extension est définie en elle-même et elle a sa raison dans la réalité, tandis que la compréhension doit sa limitation à l’esprit. L’extension du concept homme, par exemple, est parfaitement délimitée ou du moins délimitable ; il n’en est pas de même de sa compréhension. Sans doute, le nombre de ses attributs réels est fixe, mais celui des attributs connus ne l’est pas ; il est susceptible d’augmentation. Chaque comparaison nouvelle que nous faisons entre l’homme et les autres êtres mettant en lumière une nouvelle qualité.

2. Conventions. Si nous représentons par le symbole S (ou P, ou M, etc.) un concept désignant une certaine partie d’un groupe déterminé de choses, nous convenons de représenter par S′ (ou P′, ou M′, etc.) l’autre partie de ce groupe. La réunion de S et de S′ (de P et de P′ etc.) est donc égale au groupe lui-même ; c’est ce que nous exprimons en écrivant : S + S′ = 1. Nous convenons encore de regarder comme équivalentes à cette formule les formules : S = 1 − S′ ; S′ = : 1 − S.

N. B. On entend par choses, tout ce qui existe, a existé ou existera, tant dans le monde intérieur que dans le monde extérieur, et aussi ce qui n’a d’existence que dans l’imagination. L’universalité des choses serait donc l’univers tant réel qu’intelligible, d’où ne seraient exclues ni les monstruosités de la nature, ni celles de l’esprit (utopies, rêves, folies, etc.).

Dans le but de faciliter l’étude de la logique, on peut avoir recours aux figures[1]. Si nous représentons un groupe déterminé de choses

par une surface finie, un cercle, par exemple, et que nous divisions ce cercle par une ligne arbitraire (pointillée dans les fig. 1 et 2) en deux parties proportionnelles aux extensions des concepts S et S′, nous

  1. Sur l’emploi des cercles pour rendre les raisonnements sensibles aux yeux, voir Ueberweg, op. cit., p. 239.