Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, II.djvu/87

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
77
ribot. — psychologie de herbart

sentation réelle. » Le calcul doit déterminer les conditions dans lesquelles une représentation peut atteindre un degré infiniment petit, en tant que représentation ; dans lesquelles par conséquent elle se tient à cette limite[1]. Elle est « au-dessous du seuil, » lorsqu’elle n’a pas la force nécessaire pour remplir ces conditions ; et « au-dessus du seuil, » quand elle a atteint un degré de représentation réelle. En d’autres termes, le seuil de la conscience est la limite où l’intensité d’une représentation peut être considérée comme = 0. La « valeur du seuil » (Schwellenwerth) est la valeur qu’une représentation doit avoir pour être refoulée, juste au seuil de la conscience. Par exemple, si = 1 et si b = 1 ; au moment précis où il sera sur le seuil de la conscience, aura une valeur =  ou 0,707.

Mécanique de l’esprit.

Cette partie de la psychologie étudie les représentations à l’état de mouvement. Si l’on considère l’état d’arrêt de chaque représentation comme se produisant successivement, il y a lieu de rechercher avec quelle vitesse constante ou variable, l’obscurcissement se produira et dans quel temps elle sera achevée.

« Les analogies entre la mécanique de l’esprit et celle des corps ne doivent d’ailleurs pas nous faire oublier leurs différences. Ici, il n’y a pas d’angles, de sinus, de cosinus, etc., etc. ; point d’espace infini ; mais tout mouvement de représentations est renfermé entre deux points fixes : leur état d’arrêt complet, leur état de liberté complète. Au lieu de la pesanteur qui attire les corps en bas, nous avons ici l’effort naturel et constant de toutes les représentations pour revenir à leur état de liberté complète (absence d’arrêt). »

Si nous partons de l’état d’équilibre, ou, ce qui est plus réel au point de vue de l’expérience psychologique, de cet état d’arrêt où sont les représentations, nous voyons que si de nouvelles forces interviennent, l’équilibre est rompu ; la somme d’arrêt diminue et il y a un mouvement des représentations. La mécanique se propose d’appliquer le calcul aux questions suivantes : La diminution de la somme d’arrêt. — La vitesse du mouvement pour chaque représentation. — Le quantum de temps pendant lequel il s’exécute. — Le réveil médiat ou immédiat des représentations.

Nous ne pouvons entrer ici dans cette exposition. Nous essaierons

  1. Psychologie als Wissenschaft, p. 43 et suivantes.