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du rayon du développement, puisque le degré du perfectionnement idéal du contenu du monde est seulement porté à une puissance plus élevée, et cela s’exprime tout aussi bien par une élévation des types individuels que par une condensation plus forte de développements individuels d’un ordre supérieur en développements généraux plus élevés.

Il faut savoir beaucoup de gré à Bahnsen d’avoir déclaré franchement que l’admission ou le rejet de la possibilité d’une délivrance n’est plus simplement une divergence par rapport au credo, mais repose « sur des différences par rapport à des opinions métaphysiques fondamentales (individualisme et monisme). Par conséquent, plus j’aurais réussi à démontrer par ce qui précède l’incompatibilité de la métaphysique individualiste avec la relativité du concept de l’individualité ainsi qu’avec d’autres considérations métaphysiques, plus le système moniste se consoliderait et se montrerait le seul soutenable, plus aussi se changerait en certitude cette pensée que tous les développements des individus inférieurs sont seulement des chaînons dans le développement de l’individu absolu, et que ce dernier développement doit nécessairement accomplir le but absolu. Mon adversaire lui-même atteste ainsi qu’un des points les plus fortement attaqués de mon système, est la conséquence logique de mon point de vue moniste.

Nous arrivons maintenant à une autre théorie de Bahnsen qui lui sert de point de départ pour combattre le développement, je veux dire à sa critique du logique et à la supplantation de ce dernier par la dialectique réelle.

7. — La dialectique réelle.

Bahnsen promet une justification plus détaillée de sa « Realdialectique » dans une série de leçons dont j’ai attendu en vain la publication pendant quatre années. Peut-être Bahnsen s’est-il convaincu dans l’intervalle que ses « preuves » n’étaient pas assez mûres pour être soumises à l’examen scientifique. Si l’on peut tirer une conclusion de ce qu’il dit pour motiver préalablement sa doctrine, cette justification est certainement d’une telle faiblesse qu’il a agi prudemment en conservant dans ses tiroirs sa série de leçons « realdialectiques ». En effet, les exemples qu’il donne pour prouver le caractère antilogique de la réalité produisent l’impression d’avoir été empruntés à un manuscrit des siècles précédents et ne peuvent pas prétendre à une réfutation sérieuse. Mais, eu tant que ses considé-