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ANALYSES ET COMPTES-RENDUS



David Ferrier. les fonctions du cerveau (The fonctions of the Brain. — London. Smith, Elder and Co.)

À l’exemple de Hitzig son rival, M. le Dr  Ferrier vient de publier un travail d’ensemble sur les fonctions du cerveau et de réunir dans un seul volume les résultats de ses recherches sur les localisations cérébrales. Mais il ne s’est point borné à l’étude des hémisphères cérébraux, car, pour faire comprendre la signification de ses expériences, il a voulu les exposer d’une manière systématique, et indiquer la place que ses conclusions doivent tenir, en présence des connaissances acquises avant lui. Sans avoir la prétention d’être complet, il a donc passé en revue les principales fonctions des autres parties du système cérébro-spinal, se réservant d’ailleurs de compléter par une nouvelle publication l’étude d’un certain nombre de questions qu’il a laissées de côté pour le moment.

En résumant le plus fidèlement possible ce volume, nous essayerons de donner aux lecteurs de la Revue un aperçu sommaire des conclusions auxquelles on est arrivé sur la physiologie des différents centres nerveux : la moelle, le bulbe, la protubérance, le cervelet, les ganglions de la base du cerveau et enfin les hémisphères cérébraux.

I. Moelle épinière. La moelle épinière est formée à la périphérie par des faisceaux de substance blanche et au centre par une colonne à faces irrégulières de substance grise. Considérée dans son ensemble, elle sert à conduire lès impressions sensitives émanées de la périphérie, et les incitations motrices ou trophiques venant des parties centrales. Mais, en outre, la substance grise possède les propriétés d’un centre nerveux indépendant, propriétés qui se manifestent par ce qu’on appelle les actions réflexes. Sous sa forme la plus simple, une action réflexe consiste dans la production d’un mouvement à la suite d’une excitation périphérique. À propos des actions réflexes, on a soulevé une question psychologique assez intéressante. La moelle isolée du cerveau, peut-elle être le siège de phénomènes de conscience ? — Les actions réflexes sont plus ou moins compliquées et cette complication peut atteindre un tel degré, que quelques expérimentateurs ont été conduits à admettre dans la moelle un pouvoir psychique,