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de l’équilibre et de la coordination des mouvements (très-probablement par lésion des conducteurs), la perte de la vision, la dilatation et l’immobilité de la pupille et peut-être aussi l’abolition de certaines formes de l’expression des émotions.

Sous l’influence de l’excitation faradique des tubercules quadrijumeaux d’un côté, M. Ferrier a observé chez le singe que la pupille était dilatée dans l’œil du côté opposé, que les yeux étaient ouverts, et dirigés, ainsi que la tête, en haut et du côté opposé. Outre les mêmes phénomènes, l’excitation des tubercules postérieurs déterminerait des cris.

Tous ces effets de l’irritation seraient de nature réflexe.

Cervelet. Avant d’exposer théoriquement les fonctions du cervelet, voyons d’abord les principales expériences auxquelles il a été soumis.

Ces expériences consistent à supprimer certaines parties de cet organe ou à les soumettre à des excitations.

1° Lésions destructives. Si le cervelet est divisé d’avant en arrière sur la ligne médiane ou si les lésions dont il est l’objet sont symétriques, les troubles de l’équilibre, s’il y en a, sont peu marqués.

Chez le singe, quand la partie antérieure du lobe moyen est détruite, il y a une tendance à tomber en avant ; si la lésion porte sur la partie postérieure de ce lobe, il y a une tendance à tomber en arrière. — Si enfin elle porte sur les lobes latéraux, ou si l’on coupe un des pédoncules cérébelleux moyens, l’animal présente un mouvement de rotation autour de son axe longitudinal, mouvement qui se fait de droite à gauche si la lésion est à gauche, et inversement.

Dans quelques expériences, on a observé des déviations permanentes des axes optiques, ou une oscillation latérale des globes oculaires.

2° Électrisation. M. Ferrier a employé pour le cervelet sa méthode de faradisation qui lui a si bien réussi pour le cerveau. Il a fait ses expériences sur divers animaux : singe, chien, chat, lapin, etc., et il a toujours obtenu des résultats concordants.

C’est par des mouvements des yeux, de la tête et des membres que se manifestent les effets de l’électrisation, M. Ferrier a bien étudié les mouvements des yeux qui, d’une manière générale, se dirigent du même côté que celui où porte l’irritation, en haut ou en bas, en dehors ou en dedans, suivant la région excitée. — L’action du cervelet est directe pour les membres, et elle paraît l’être pour les yeux. Purkinje et plus tard Hitzig, en électrisant le cervelet de l’homme, ont fourni une importante contribution à la théorie des fonctions de cet organe. Ils ont constaté un sentiment de vertige dans lequel les objets tournaient de droite à gauche si le pôle positif était à droite et inversement, — sentiment qui coïncidait avec une déviation des yeux en sens inverse de la direction vers laquelle les objets semblaient tourner. Si les yeux étaient fermés, l’individu en expérience se sentait tourner dans la même direction qu’il eût vu tourner les objets environnants, les yeux étant ouverts.