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ments. « Immédiatement, on voyait un déplacement rapide du miroir de quatre à douze divisions dans l’un ou dans l’autre sens »… celui-ci paraissant dépendre entièrement de la position toujours asymétrique des deux aiguilles.

Excitations de l’odorat. « Lorsque, après avoir tout disposé pour l’expérience, on présentait à l’animal, à plusieurs reprises, un petit rouleau de papier vide, on obtenait au commencement une légère déviation du miroir, déviation qui allait en diminuant et qui devenait presque nulle, après que l’expérience avait été répétée plusieurs fois de suite. On mettait ensuite dans le papier un morceau de lard rôti et on l’approchait de nouveau du museau de l’animal toujours immobile : les narines du chien se dilataient visiblement, il flairait le papier, et en même temps, on observait une déviation brusque de cinq à huit degrés au galvanomètre. Le miroir ne revenait pas immédiatement jusqu’au zéro, mais ne reculait que d’un ou de deux degrés, pour dévier une seconde fois de deux, de trois, et même de quatre degrés ; ce retour, suivi d’une nouvelle déviation, se répétait souvent une troisième fois. L’animal, pendant ces oscillations, avait toujours le morceau de lard sous le nez. Quelquefois, dans ces expériences, il survenait des mouvements de la tête, qui, s’ils n’étaient pas excessifs, ne faisaient dévier le miroir ni plus fortement, ni plus rapidement. Mais chez les animaux plus apathiques, que je choisissais de préférence pour ce genre d’observations, chez les animaux qui avaient envie de manger, tous les mouvements se bornaient à ceux du flair, et néanmoins la déviation était si prononcée, qu’on ne pouvait pas la confondre avec les oscillations produites par la seule présentation du papier vide. — Lorsque, au lieu de lard, on mettait dans le papier une petite éponge imbibée de créosote, la déviation également se prononçait davantage, mais jamais autant que si l’on présentait du lard, du fromage, ou des os rôtis, même chez les animaux trop malades encore pour prendre de la nourriture solide, et qui, après les expériences, refusaient de manger les mêmes substances qui, pendant les expériences, avaient excité leur odorat… Notons encore que si l’on retirait brusquement le papier contenant le lard, après l’avoir tenu un instant sous le nez de l’animal, les mouvements du flair gagnaient d’abord en vivacité, mais cessaient bientôt, tandis que la déviation du miroir très— prononcée au moment où l’on retirait le papier, augmentait quelquefois encore immédiatement après. »

Excitations de l’ouïe. « Elles ont été faites de la même manière que chez les animaux narcotisés, et les résultats ont été beaucoup plus prononcés et plus constants, qu’il y eût ou non de légers mouvements