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Kant entre les jugements analytiques et les jugements synthétiques, entre les vérités a priori et les vérités a posteriori.

Édouard Grimm : Théorie de la connaissance dans Malebranche comparée à celle de Descartes. Bonne analyse de Malebranche, d’où ressortent nettement les différences de sa théorie de la connaissance et de celle de Descartes. « Malebranche, dit l’auteur, est d’accord avec « Descartes sur les notions mathématiques… Mais il conteste que nous puissions acquérir une connaissance claire et distincte de notre propre esprit ; tandis que Descartes fait reposer sur le fait de la connaissance de notre propre esprit son principe de la connaissance claire et distincte. » Selon Malebranche, il ne saurait y avoir de connaissance véritable de l’esprit, parce qu’il n’y en a pas de mathématique. Il aurait dû se borner à dire que la connaissance de l’esprit n’est pas une connaissance mathématique ; mais non nier qu’il en puisse exister d’une autre sorte.

Laurenz Müllner : Philosophie de Wilhelm Rosenkranz (2e article). Ce second article est consacré à l’analyse détaillée d’un ouvrage inédit que Rosenkranz composa en 1861, et dont on nous promet la publication pour l’année présente. En voici le titre : « Philosophie de l’amour ; ou quel est le principe suprême ? » Il ressort des intéressantes et nombreuses citations de l’article, que Rosenkranz s’inspire constamment dans cet écrit de la « Clara » de Schelling, et surtout des « Recherches sur l’Essence de la liberté humaine » du même auteur. Nulle part aussi, nous assure-t-on, la spéculation philosophique ne s’est plus intimement confondue avec le sens profond du dogme chrétien. Nous croyons que les partisans parmi nous de la doctrine du pur amour liront avec intérêt et profit l’analyse qui nous est offerte ici de l’ouvrage de Rosenkranz et en attendront avec impatience la publication annoncée.

Comptes-rendus :

Sur la vie de l’âme chez tes bêtes de Maximilien Perty (Leipzig, 1876), par J. H. Fichte. Il s’agit de la seconde édition d’un ouvrage publié pour la 1re fois en 1865, et que l’auteur a mis au courant des problèmes contemporains. Perty complète ainsi son « Anthropologie, » et témoigne, par ce nouveau travail, que l’érudition scientifique ne fait aucun tort chez lui à la culture philosophique. Fichte se rallie à toutes les conclusions du savant naturaliste, et trouve dans son livre la meilleure réponse aux exagérations systématiques des Darwiniens actuels.

Philosophie et science de Dietrich (Tübingue, 1875), par Pfleiderer.

Tout en rendant justice à l’érudition, à l’intelligence critique du jeune docent de Tübingue, Pfleiderer ne croit pas que le monisme de Hæckel soit un pas en avant vers la conciliation désirée de la spéculation idéaliste et de la science positive. Sans doute, il n’est pas malaisé de dégager des affirmations parfois contradictoires, souvent obscures, du chef avoué du monisme mécanique des propositions plus favorables à l’idéalisme qu’au matérialisme. Mais pour juger les tendances et