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rejette entièrement. Le livre de Glogau pourrait s’appeler une esquisse du mécanisme psychique. La première partie expose les lois générales et abstraites des processus psychiques ; la seconde analyse les processus concrets, qui président à la naissance et au développement des intuitions sensibles et des jugements. La conscience humaine dans ce qui la caractérise essentiellement, l’origine et le premier développement du langage sont les objets de la troisième partie.

Glogau : Les Notions fondamentales de la métaphysique et de l’éthique à la lumière de la nouvelle psychologie. — Les progrès de la psychologie permettent d’espérer une nouvelle et plus satisfaisante solution du problème métaphysique et moral. Les théories de Steinthal, surtout les principes psychologiques, dont l’exposé se trouve contenu dans l’ouvrage précédemment analysé, fournissent de précieux éléments pour la discussion du problème tant discuté des rapports du sujet et de l’objet. C’est surtout à l’examen de cette question que Glogau consacre ce premier article. La conscience est présentée par lui comme le principe commun d’où dérivent et le monde physique et le monde spirituel. Mais la conscience n’est pas prise ici au sens de Hégel et de Schelling : elle ne saisit que les phénomènes ; elle n’atteint pas l’essence absolue et dernière. Il s’agit de déterminer la nature de la conscience ainsi entendue. Mais auparavant il convient de passer en revue les divers systèmes qui ont cherché dans la conscience le principe métaphysique, par qui doit s’expliquer l’opposition du sujet et de l’objet.

A. Riehl : Le Criticisme philosophique. 1er  vol. (Leipzig, 1876.) — Il est regrettable que l’auteur fasse attendre si longtemps le second volume de l’intéressant ouvrage qu’il se propose de consacrer à la défense et au perfectionnement de la doctrine critique. Locke, Berkeley et Hume nous sont présentés comme les précurseurs de Kant. L’influence que chacun d’eux a exercée sur la pensée du Père de la critique est déterminée exactement. Une part est faite à Lambert et à Tetens, qu’on néglige trop souvent. Riehl cherche ensuite à expliquer, par l’évolution de la période antécritique, les doctrines auxquelles Kant s’attache définitivement dans sa philosophie critique. Le commentaire approfondi des principales théories de l’analytique termine ce premier volume. Ce qui fait surtout l’intérêt et l’originalité du livre, c’est qu’il discute souvent et corrige parfois d’une manière heureuse les thèses développées par Küno Fischer, dans son Exposition historique du développement de la pensée critique. Riehl est généralement d’accord avec Cohen, B. Zimmermann et Paulsen ; l’auteur de l’article que nous analysons, s’attache avec raison à mettre en lumière et à juger les dissentiments de détail qui séparent Riehl de ce dernier.

H. Cohen : Les Concepts systématiques dans les écrits de Kant antérieurs à la critique. (Habilitationsschrift. Marburg, 1873.) — Cet opuscule du savant commentateur, qui a tant fait déjà pour l’interprétation de la philosophie kantienne, peut être considéré comme une