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bibliographie.kirchner. Katechismus der Geschichte .

-kantisme ne tarderait pas à redevenir soit dogmatiques soit sceptique. C’est la critique des méthodes qui a été le point de départ de Kant, et l’idée mère du criticisme, le but qu’il se propose, dès l’origine, n’est autre que la solution de cette question : Quelle méthode la philosophie devra-t-elle suivre à l’avenir pour être une science ? C’est donc bien sur la question de la vraie méthode critique qu’il importe de se mettre d’accord. L’auteur se propose de préparer cette entente, de fixer ce terrain commun sur lequel devront se placer nécessairement les vrais disciples de Kant, en étudiant la philosophie du maître dans sa genèse historique, c’est-à-dire, en caractérisant le plus exactement possible les deux grandes méthodes qui ont été l’objet de sa critique et le point de départ de sa réforme : la méthode dogmatique de Leibniz et de Woolf (chapitre I), et le scepticisme de David Hume(chap. II).

Dogmatisme et Scepticisme n’est que la préface d’un travail plus étendu que l’auteur fera paraître sur le problème méthodologique du criticisme kantien : elle est écrite de manière à nous faire souhaiter vivement la publication prochaine de l’ouvrage annoncé.

A. W.

Friedrich Kirchner. Katechismus der Geschichte der Philosophie. 1 vol. petit in-8o (viii 356). Leipzig, Weber.

C’est une véritable encyclopédie de petit format que cette série de « Catéchismes » publiée par l’éditeur Weber, de Leipzig, et dont fait partie le livre de M. Fr. Kirchner. La collection embrasse tout le cercle des connaissances théoriques et pratiques, depuis les arts industriels jusqu’aux plus hautes sciences spéculatives, depuis l’horlogerie et la télégraphie jusqu’à la philosophie. Si tous ces manuels valent celui que nous avons sous les yeux, ils peuvent rendre de vrais services.

Cette Histoire de la philosophie a, en effet, divers mérites rarement unis : elle est courte et complète, claire et savante, lisible à toute personne d’un esprit cultivé, mais digne d’être étudiée par les lecteurs spéciaux. Ceux qui apprennent y trouveront un exposé rapide, exact et bien lié de toutes les doctrines philosophiques, depuis les premiers Ioniens jusqu’à Auguste Comte. Ceux qui enseignent pourront prendre au hasard un grand système ancien ou moderne ; ils reconnaîtront qu’il était difficile de le présenter en si peu de pages d’une façon plus claire, plus précise, plus conforme à l’esprit et aux récents travaux de la critique.

Impartial comme il convient à un historien, l’auteur laisse pourtant paraître ses vues personnelles, particulièrement dans ses dernières pages sur l’état présent de la philosophie et sur les voies où elle doit marcher désormais. Pour lui, l’erreur des systèmes est d’être exclusifs : les plus compréhensifs sont les meilleurs. Les tendances entre lesquelles se partagent les esprits depuis le premier éveil de la pensée ont abouti à deux systèmes en antagonisme : « l’Idéalisme absolu et le matérialisme grossier. » La vérité est entre les deux.