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analyses. — kirchmann. — Katechismus der philosophie.

Philosophie du savoir[1]. — Nous insisterons peu sur cette partie abstraite, nous réservant plutôt pour les parties concrètes de la doctrine.

Nos perceptions nous arrivent par les sens et par l’esprit. Celui-ci se connaît lui-même par une perception personnelle (selbstwahrnehmung.)

Il n’y a en réalité chez l’homme que deux espèces de connaissance : la perception sensorielle et la perception personnelle.

Mais, pour se connaître, l’homme a besoin de la pensée, c’est avec elle qu’il pourra explorer son âme. Il y en a plusieurs espèces : la pensée qui se répète (mémoire), qui sépare (abstraction), qui réunit (imagination), qui coordonne. Les diverses notions qui servent à la coordination des choses et à la constitution du savoir sont le néant, le et, le ou, l’égalité, le nombre, le tout, l’entier et ses parties, la cause et ses effets, la substance et ses accidents, l’essentiel et le non essentiel, la forme et son contenu, l’extérieur et l’intérieur. L’auteur passe en revue ces diverses notions.

Il esquisse une théorie de la certitude et de la logique, en donnant naturellement plus d’importance à la perception externe ou interne qu’à la pensée pure, comme moyen de comprendre et expliquer ce qui existe.

Philosophie de ce qui existe[2]. — Commençons par les notions les plus élevées. Que reste-il lorsqu’un objet qui nous occupe disparaît ? L’espace, Cette notion est-elle innée ou bien existe-t-elle par l’expérience ? Le réalisme affirme son existence, tout en admettant qu’elle ne peut être perçue. Leibnitz, Kant, Herbart, posent qu’elle n’existe que dans la pensée. Hegel la définit comme ce qui est au dehors de soi-même (Aussersichsein). La vue réaliste se base sur la distinction du contenu et de la forme de ce qui existe dans l’espace, et admet seulement le contenu pour la perception de toute forme venant du savoir.

Les notions philosophiques du temps sont très-variables. — Hegel le définit poétiquement une négative, conclusion tirée de sa force destructive : mais il s’est trompé en confondant avec le temps l’œuvre des forces s’accomplissant dans un espace de temps. Le réalisme juge que le temps, comme l’espace, ayant une continuité, doit avoir une existence. Car le point du présent varie sans cesse. C’est l’esprit qui constate ce mouvement, et c’est par une illusion que telle période paraît courte ou longue. Zénon a nié le mouvement du temps, en supposant que les points à parcourir étaient tellement nombreux qu’il ne pouvait ni commencer ni finir. Mais l’impression elle-même étant mobile, peut percevoir ce qui est en mouvement. Le changement est donc un mouvement.

À celui-ci est liée l’idée de devenir qui provient du mouvement et du changement. Pour s’effectuer, il lui faut un espace de temps ; et

  1. Katechismus der Philosophie, p. 18, 73.
  2. Ibid., p. 76, 239.