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mieux réussi que les précédents, uniquement sur ce qu’il est le plus nouveau et que j’ai largement profité des travaux de mes prédécesseurs. « Méthode et système, tout, il nous l’affirme, est original chez lui. » Monsieur le critique, vous êtes sommé de me citer le passage où, selon vous, j’ai émis cette affirmation, ou de reconnaître votre erreur. J’ai exposé la méthode dans ma Méthodologie de la psychologie (60e volume de la Zeitschrift für Phil. und philos. Kritik) ; elle consiste uniquement en ce que j’applique à la philosophie les procédés qui ont donné de si beaux résultats dans les autres sciences. Quant au système, j’ai déclaré assez souvent que mon intention n’était pas d’en donner un. Cela montre combien est vraie l’assertion d’après laquelle j’affirme au lecteur que la méthode, le système, tout est original chez moi.

On prétend que ma présomption ressort encore de ce fait que je proclame la théorie de la coïncidence comme une grande nouveauté, « en termes aussi ambitieux qu’énigmatiques. » Pourquoi ces méchantes petites piqûres d’aiguille ? La seule fois où j’ai parlé de moi-même à propos de cette théorie, c’est dans ce passage, p. 128 : « Voilà ce que j’appelle ma théorie de la coïncidence. » Par ces mots, je n’ai fait qu’affirmer mon titre à l’invention de cette théorie ; il n’y a pas lieu de m’en faire un reproche, même si je devais m’être trompé sur le fait en lui-même. Mais nous reviendrons plus tard sur cette question.

3o Le troisième reproche qui m’est adressé, — et il faut le distinguer du premier, — c’est l’obscurité, la confusion, en un mot des fautes et des imperfections matérielles de toute sorte, non-seulement dans la partie métaphysique, qui exige une refonte complète, mais dans la manière de traiter les conceptions, dans la ligne de démarcation à établir entre elles, ainsi qu’en général dans la déduction des conséquences. Plusieurs points sont enveloppés d’une obscurité qui, malgré nos efforts, est restée pour nous impénétrable.

Mais maintenant il se présente un fait très-comique. Après que le critique a prononcé toutes ces condamnations sévères, on s’attend naturellement à ce qu’il continue en ces termes : Et j’ai pris les pincettes afin de jeter au feu ce barbouillage négligé, prétentieux et confus. Eh bien ! pas du tout ; on est, au contraire, tout surpris de lire : Cette réserve faite (comme s’il s’agissait de quelques réserves légères, accessoires), nous applaudissons de grand cœur (je n’ai rien remarqué de cet enthousiasme cordial) à la finesse et à la justesse d’observation qu’a montrées M. Horwicz.

Immédiatement après, M. Reinach rappelle les critiques suscitées par la partie métaphysique de mon ouvrage. Il me semble qu’il aurait également bien fait de se rappeler les réponses que je n’ai pas fait attendre. De cette façon, son procédé aurait été plus équitable, et il m’aurait épargné cette réplique. M. Reinach répète en grande partie les critiques que M. Wolkelt m’a adressées dans la Jenaer Litteraturzeitung et auxquelles j’ai répondu dans le 2e fascicule 1876 des