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penjon. — métaphysique phénoméniste en angleterre

avons ainsi à considérer la liberté en conjonction avec les deux autres catégories d’actualité, ou d’existence réelle, et de nécessité ou d’universalité. La question est alors de savoir ce que la liberté est en analyse et en connotation, ce qu’elle est de plus que cette perception d’être libre, ce qui est une phrase pour dénoter ce dont nous avons l’intention de parler.

« Cette question se résout par la distinction de deux manières de considérer le cours du temps avec son contenu mouvant d’états de conscience : 1° transversalement, ou d’une manière statique (statically ) ; 2° longitudinalement, ou d’une manière dynamique (dynamically), en allant du présent à l’avenir. Dans la première manière, la manière transversale, de considérer le cours du temps, chaque chose est nécessaire, est un cas de lois universellement applicables ou de faits généraux. C’est du second point de vue que les choses apparaissent comme contingentes et notre propre action comme libre. Mais si nous considérons ensuite que cette apparence doit pouvoir s’accorder avec la première, si nous considérons ensuite le caractère fragmentaire et partiel de la vue obtenue par la seconde (car, tandis que la première permet d’embrasser d’immenses étendues, la seconde nous permet de voir seulement un ou deux des moments suivants), nous sommes amenés à conclure que la vérité des choses est donnée plutôt par la méthode transversale ou statique, et que par conséquent les choses et les actions sont véritablement soumises à une loi générale ou à la nécessité. Nous pouvons alors assigner sa véritable signification au sentiment de la liberté aussi bien qu’à celui de la contingence : à savoir que ce que nous choisissons maintenant n’est pas cause, mais manifestation évidente (évidence) de ce que sera la fin à laquelle ce que nous choisissons nous conduit, ou le tout dont il tait partie, et que, comme l’événement contingent, l’acte contingent lui aussi, ou le choix, est simplement l’apparition dans la conscience de l’ordre préexistant qui nous était caché auparavant. Nous sommes partis de cet ordre ; notre choix en est l’actualité. En un mot, nous pouvons considérer l’univers entier, au point de vue statique, comme un éternel maintenant ; ou bien nous pouvons le regarder, au point de vue dynamique, comme un enchaînement éternel de conditions et de conséquences ; nous pouvons encore varier légèrement ces méthodes et regarder, d’abord, le cours du temps à un seul moment transversalement, ce qui nous donne ce moment comme être ; et, en second lieu, longitudinalement, ce qui nous donne ce moment comme action.

« Je vais donner un autre exemple pour faire comprendre le rôle de la réflexion dans la branche constructive de la philosophie.